En Bretagne, plus de 200 élevages seraient au bord du dépôt de bilan. En quinze ans, 10% des élevages ont disparu et le nombre de porcs est passé de 25 millions en 2008 à 22 millions cette année. La filière porcine est dans une impasse, le gouvernement est appelé à la rescousse. Explications.
L'essentiel du jour : notre sélection exclusive
Chaque jour, notre rédaction vous réserve le meilleur de l'info régionale. Une sélection rien que pour vous, pour rester en lien avec vos régions.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "L'essentiel du jour : notre sélection exclusive". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter.
Notre politique de confidentialité
Le ministre de l'agriculture est arrivé à Ploërmel (Morbihan). Stéphane Le Foll a annoncé que les promotions sur la viande de porc seront limitées à deux mois par an, en janvier et en septembre. Un arrêté a été publié ce vendredi 12 juin. Il prévoit "qu'en dehors des périodes de début d'année et de fin d'été, ne pourront plus être réalisées d'opérations promotionnelles mettant en avant des prix inférieurs à 50% du prix moyen hors promotion du mois précédent". Une manière de calmer des éleveurs à cran.
Des exploitations asphyxiées
Personne n'a oublié la fermeture de l'abattoir Gad à Lampaul Guimiliau, ni la restructuration des abattoirs AIM à Antrain et Ste Cécile dans la Manche. Premiers signes d'une crise porcine profonde. Une crise que le gouvernement ne minimise pas. "I
l y a une grande inquiétude dans cette filière" et "
la crainte de la voir s’écrouler", reconnaissait le Premier ministre en mars, lors d'un déplacement dans les Côtes d’Armor. Depuis plusieurs mois, les cours sont en chute libre. Au
marché au Cadran de Plérin, le kilo de porc se négocie entre 1,20 et 1,35 euro, pour un prix de revient de 1,55 euro. La production française porcine recule aussi de 2 % par an. Les exploitations sont au bord de l'asphyxie. Et la Bretagne est particulièrement touchée, vu que la région représente 58 % de la production porcine française.
Les causes de la crise
- Forte concurrence des espagnols, des allemands et des danois
- Embargo russe qui prive le cochon européen de débouchés importants
- Hausses répétées au cours des dernières années du prix des aliments du bétail
- Charges des exploitations en augmentation
- Printemps peu favorable aux grillades
Le prix des aliments représente entre 55 % et 65 % du coût de revient de chaque animal. Et vu la crise que traverse la filière, même les fabricants d'aliments sont inquiets.
La tension est montée d'un cran
Depuis quelques semaines, les éleveurs de porcs maintiennent la pression. A Rennes, il y a quelques jours, ils ont contrôlé l'origine de la viande dans les supermarchés, mercredi et jeudi derniers, ils ont déversé du fumier et des pneus devant des dizaines de grandes surfaces surtout en Ille-et-Vilaine.
Les grandes surfaces montrées du doigt
En début de semaine, Michel-Edouard Leclerc indiquait son soutien à la filière avec prochainement "un prix du porc au cadran proche de 1,40 euro le kilo" dans les enseignes du groupe E. Leclerc. Intermarché s'est également engagé à ses côtés pour payer 5 centimes plus cher le kilo de porc dont la préparation se fait ensuite dans les abattoirs des grands groupes.
L'arrêté publié ce matin pour encadrer les promotions ou les annonces des Leclerc ou Intermarché, suffiront-elles à rassurer les éleveurs bretons? Rien n'est moins sûr.