Cyclisme : Audrey Cordon-Ragot, une dernière danse à domicile

Ce samedi 24 août à Plouay (Morbihan), la Pontivyenne dispute sa dernière course en Bretagne. À 34 ans, Audrey Cordon-Ragot mettra un terme à sa carrière en fin de saison. Sur ses terres, elle espère conclure dix-huit années de haut niveau par une victoire.

Tous les ans, Plouay (Morbihan) marque la fin de l’été. Le cru 2024 de la Classic Lorient Agglomération-Cératizit aura un goût particulier. Une note triste. Audrey Cordon-Ragot y donnera ses derniers coups de pédale. Avec des ambitions. "J'ai l'envie de bien faire", déclare-t-elle ce midi à notre micro.

Année physiquement et mentalement compliquée, difficile à gérer. On arrive au bout. Il me reste quelques semaines à faire encore et Plouay était le passage obligatoire après toutes ces péripéties.

Audrey Cordon-Ragot, au micro de Jean-Marc Seigner

Une dernière saison des plus intenses avec l’enchaînement Jeux olympiques et Tour de France Femmes. La grande boucle ne lui aura pas fait de cadeau : Audrey Cordon-Ragot – dans le dur depuis plusieurs jours – conclut au sommet de l’Alpe d’Huez en larmes lors de l’ultime étape. "Un calvaire", selon ses mots.

À lire aussi : Grand Prix de Plouay. Comment suivre sur les antennes de France 3 ce rendez-vous phare du cyclisme sur route 

Avant les larmes, il y en aura eu des sourires. Elle décroche sa première victoire sur le Chrono des Nations aux Herbiers (Vendée) en 2007. Elle n’a que 18 ans. Quatre années plus tard, elle décroche son premier titre national chez les espoirs, un doublé même : route et chrono.

9 titres de championne de France

Une fois confirmée, elle enchaîne à l’échelon supérieur. On peut citer le Tour de Bretagne 2013, sans compter les innombrables podiums. Elle sera sacrée championne de France du contre-la-montre en 2015 et conservera sa couronne quatre années de rang.

À l’heure du bilan, la Pontivyenne a de quoi être fière : 9 titres de championne de France (2 en ligne, 7 sur le chrono) et 21 succès professionnels. En relais mixte, elle est devenue championne d’Europe du contre-la-montre.

Une fin de carrière en dents de scie

À l’approche des championnats du monde en Australie en 2022, Audrey Cordon-Ragot est victime d’un accident vasculaire cérébral. À peine remise, la coureuse doit cette fois se battre contre sa nouvelle équipe (B&B Hotels-KTM) en proie à la faillite. Elle rebondit en avril 2023 comme leader de l’équipe américaine Human Powered Health.

Cette battante empoche la médaille d’argent aux championnats du monde en contre-la-montre par équipe la même année. 2024 lui sourit davantage avec un septième titre sur le chrono aux championnats de France disputés dans la Manche. Elle devance l’autre Bretonne Cédrine Kerbaol et lui reprend sa couronne.

Les concurrentes vont pouvoir dormir tranquille de savoir que celle qui va aux JO est capable de faire de grandes choses. J'ai beaucoup de respect pour toutes celles qui vont rester à la maison lors des JO.

Audrey Cordon-Ragot, après sa victoire sur le chrono aux championnats de France

Audrey Cordon-Ragot n’est pas connue pour avoir la langue dans sa poche. Elle a marqué son sport par sa sincérité, ses vérités. Justement, lors de cet ultime titre de championne de France, elle lâche : "C’est une victoire au goût de polémique !" Elle répond sur le terrain – sur la route – aux critiques et à la défiance après avoir été sélectionnée aux JO de Paris 2024 à la faveur d’Evita Muzic.

Sur les pavés parisiens, la coureuse se classe 9e du chrono. Dans la course en ligne, elle termine 27e après avoir travaillé pour ses leaders.

La Bretonne, qui a roulé presque la moitié de sa vie sur un vélo (en compétition), ne compte pas pleinement raccrocher. Elle se voit rester dans le cyclisme. "Je ne le quitterai jamais vraiment", confiait-elle avant le départ.

Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité