Ce week-end prolongé du 14 juillet ne s'est pas tout à fait déroulé comme le voulaient les artificiers. Beaucoup de feux d'artifices ont été reportés à cause de la météo, par exemple en Bretagne. Ailleurs en France, ce sont les récentes émeutes suite à la mort de Nahel à Nanterre ou la sécheresse qui sont à l'origine de ces annulations. Une mauvaise nouvelle pour les artificiers professionnels qui accumulent les difficultés.
Depuis trois jours, c'est l'effervescence dans cette entreprise de pyrotechnie, basée à Pluméliau-Bieuzy dans le Morbihan. 80 feux d'artifices auraient dû être tirés, 15 ont été annulés et reportés à cause des intempéries. Les 11 salariés de cette entreprise et leur patron doivent tout réorganiser et sécuriser le matériel qui n'a pas été utilisé.
Il faut tout remonter, tout reconditionner. C’est vrai que c’est compliqué, il faut mettre les choses en sécurité. C’est donc contraignant et très stressant.
Dominique Lainégérant de l’entreprise Vos nuits étoilées
Série noire
Cette année, les intempéries ont gâché les festivités, l'an dernier, c'était la sécheresse. Avant cela encore, le Covid... Dans son entrepôt, un feu d’artifice qui aurait dû être tiré à Saint-Briac, en Ille-et-Vilaine en 2020, il a été payé, mais reporté à trois reprises. "C’est donc un décalage de chiffre d’affaires continuel, explique le patron, et on n'arrive plus à faire le chiffre d’affaires qu’on devrait faire pour l’entreprise".
Résultat, Dominique et ses 11 salariés sont inquiets pour l'avenir. D'autant qu'à toutes ces crises qu'ils traversent, s'ajoute la question de l'impact des feux d'artifice sur l'environnement.
L'impact sur l'environnement, nouvellement pris en compte
Aujourd'hui, les initiatives se multiplient pour tenter de rendre les spectacles pyrotechniques plus respectueux de l’environnement. Car personne ne le nie, les feux d'artifice polluent. Une étude américaine de 2015 publiée dans la revue Atmospheric Environment révélait une hausse de 42 % du niveau de particules fines dans l’air au cours de l’heure qui suit le feu d’artifice, le taux ne revenant à la normale que le lendemain.
Pour l'entreprise de Pluméliau-Bieuzy, c'est un véritable sujet. Steven Corker, salarié de l’entreprise depuis 17 ans, a vu les choses évoluer : " Maintenant, c'est l’ère de l’écologie, c’est de plus en plus mal les feux d'artifice, ça pollue, ça fait du bruit, les gens aiment moins..."
Dominique Lainé a donc anticipé pour rendre ses feux d'artifices plus écolos et ne pas perdre d'autres marchés. "Il n’y a pas de coque plastique, dit-il, et tous les déchets qui tombent dans l’eau et qu'on en peut récupérer, sont biodégradables".
Il a aussi choisi de diversifier son activité, avec de la sonorisation ou des projections vidéo, pour pérenniser l'entreprise et ses 11 emplois.