Plusieurs dizaines d'éleveurs en colère ont manifesté dimanche soir à proximité du domicile du ministre de la Défense et président de la région Bretagne Jean-Yves Le Drian à Guidel (56). D'autres s'étaient invités devant le domicile du ministre de l'Agriculture Stéphane Le Foll au Mans (72).
Une petite centaine d'agriculteurs avec une quarantaine de tracteurs et des remorques chargées, ont convergé dimanche à partir de Quimperlé (Finistère) vers Guidel, où se trouve la résidence secondaire du président de Région, Jean-Yves Le Drian. Les agriculteurs, quasiment tous des Finistèriens, ont été stoppés par les forces de l'ordre vers 19h à l'entrée du lotissement où se situe la maison du ministre de la Défense. Ce dernier n'était, à priori, pas présent à son domicile.
Les éleveurs rappellent que si leur filière continuait à voir des exploitants mettre la clef sous la porte si rien de concret n'était décidé politiquement pour les sortir de ce marasme, les conséquences pourraient être dramatique sur les transformateurs et sur l'emploi en Bretagne dans les mois à venir.
Après avoir allumé des barbecues, les agriculteurs mécontents sont repartis en milieu de nuit.
Conversation tendue chez Stéphane Le Foll
En Sarthe, une trentaine d'agriculteurs se sont présentés vers 20h au domicile de Stéphane Le Foll en périphérie du Mans, où le ministre a ouvert la porte de son jardin avant d'engager une conversation tendue pendant près d'une heure avec les manifestants. "Comment je fais avec mes factures?", lançait un éleveur, pendant qu'un autre provoquait la colère du ministre en le comparant à son ancien collègue du Budget, Jérôme Cahuzac, poursuivi pour fraude fiscale."Je fais ce que j'ai à faire, je fais mon travail", a répondu Stéphane Le Foll, ancien député de la Sarthe, pendant ces longs échanges. Les éleveurs ont apposé une banderole sur la haie du ministre avec le slogan "Nous sommes comme nos vaches sur la paille", ainsi qu'un cercueil où était inscrit la mention "Morts pour la France". "Il a été très surpris de nous voir, piqué à vif", a témoigné François Thomelin, producteur laitier à La Ferté-Bernard (Sarthe). "On avait accroché un pendu en paille, il a dit: 'Vous m'enlevez ça tout de suite".
François Thomelin, qui a précisé être venu "en partenariat" avec le syndicat des Jeunes agriculteurs (JA), a dit vouloir expliquer au ministre "le malaise agricole". "On n'a plus rien, plus de sous, plus d'avenir", a-t-il résumé. "Il a dit qu'il est pas responsable de grand chose, ce qui ne nous convient qu'à moitié", a rapporté l'éleveur à l'AFP.