L'ancienne figure des Gilets jaunes Jacline Mouraud sera candidate à l'élection présidentielle, une décision qu'elle mûrit depuis septembre mais dont elle a anticipé l'annonce, écoeurée par l'entretien d'Emmanuel Macron à Brut.
La morbihannaise Jacline Mouraud, ancienne figure des Gilets jaunes, a annoncé sa candidature pour la prochaine élection présidentielle. "J'ai beaucoup réfléchi, parce qu'on ne s'engage pas comme ça. C'est l'aventure d'une vie" explique-t-elle au téléphone. Sa décision est pourtant prise depuis septembre, encouragée par des personnes qui lui disent "il faut y aller, sinon il n'aura personne pour représenter le peuple."Un élément précipite l'annonce de sa candidature : l'interview d'Emmanuel Macron au média en ligne Brut. "En le regardant, je ne voyais plus un président, il n'a plus la hauteur que sa fonction ordonne. Je voyais le candidat Macron qui est allé brosser dans le sens du poil une certaine jeunesse. Pour moi il n'était pas à sa place."
Jacline Mouraud reproche au président "son manque d'honnêteté" durant cet entretien, avec l'évocation de chiffres, notamment sur les violences policières et les contrôles au faciès qui n'existent pas, "car en France on n'a pas de statistiques éthniques."
Avec cette candidature, Jacline Mouraud dit vouloir représenter les gens ordinaires, dont elle fait partie. Âgée de 53 ans, elle raconte avoir cette année perdu 70 % de ses revenus. Auto-entrepreneure comme musicienne et hypnothérapeute, son activité est à l'arrêt à cause de la crise sanitaire, "ce qui est le lot de nombreux Français et tout le monde s'en fout. Nous sommes dans la catégorie des gens qui n'ont le droit à rien."
On est dans une France à l'agonie, je refuse d'assister à la mort de notre pays sans avoir rien tenté
Déclaration de candidature à la présidentielle de 2022. #JMLaFrance pic.twitter.com/KngnDpz7LM
— Jacline Mouraud (@JaclineMouraud) December 7, 2020
Jacline Mouraud travaille déjà sur son programme, avec une "petite équipe, composée de maires et de gens du terrain sur les problématiques que je veux défendre", a priori aucun élu en Bretagne mais elle ne souhaite pas en dire plus.
Elle veut s'attacher à clarifier les choses, comment l'argent des Français est dépensé ?, relancer l'économie. Elle insiste : "Il sera indispensable de demander leur avis aux Français" . Elle mettra en place des Etats généraux de la fiscalité rapidement ainsi qu'un référendum sur la sécurité et l'immigration, "parce qu'il faut protéger les Français." Selon elle cette question ne fait pas d'elle une proche des idées de Marine Le Pen.
La nouvelle candidate n'est pas à l'abri d'embûches et elle le sait. Elle a déjà fait l'objet de menaces de mort, de la part d'une frange des Gilets jaunes qui la considère comme "une vendue". "J'ai le cuir tanné et je reste motivée" lâche-t-elle. Prochaine étape, le lancement de son site internet de campagne, prévu pour mi-janvier.