Les automobilistes ont pris l'habitude de se garer le long de la route qui mène à Gâvres pour profiter du front de mer. Mais les accidents sont nombreux. Réunis en collectif, des citoyens se mobilisent pour demander la sécurisation de cette route dangereuse.
"De dramatiques accidents ont eu lieu ici. Le dernier était catastrophique", glisse Solange Peuvrel, Gâvraise.
Entre les dunes, l'étroite D158 relie la commune de Plouhinec à la presqu'île de Gâvres, face à Lorient. D'un côté, l'océan. De l'autre, la petite mer de Gâvres. Six kilomètres de beaux paysages qui poussent les automobilistes à s'arrêter le long de la route de la falaise, comme on la surnomme. Et ce, en dépit des panneaux d'interdiction de stationnement.
Le 6 août, un enfant de 10 ans descendait de la voiture de ses parents garée sur le bas-côté, lorsqu'il a été percuté par un véhicule. Le petit garçon est gravement blessé. L'accident de trop pour les habitants des communes voisines.
Des incivilités non-sanctionnées
Solange Peuvrel et d'autres habitants ont décidé de former le "Mouvement citoyen pour la sécurisation de la route de la falaise."
Ensemble, ils réclament le respect de l'interdiction de stationner et une surveillance plus accrue des forces de l'ordre. "Ce serait bien qu'ils passent régulièrement, au moins en période estivale. Pour que les gens sachent qu'en se garant là, ils pourraient avoir une contravention. Dans un premier temps, ça pourrait limiter les accidents", explique la Gâvraise.
Tous les étés, on prend cette route la peur au ventre. Il faut que ça cesse.
Selon Bernard Jeannot, habitant de Plouhinec, également membre du collectif, "entre 800 et 1 000 voitures" stationnent le long de la voie en été. Et ce n'est pas le seul problème qu'il constate. "Je rencontre absolument toutes les incivilités ici, tous les jours : excès de vitesse, demi-tour, marche-arrière en plein milieu de la route..."
La D158, un statut particulier
Deux parkings sont installés à chaque extrémité de la route. Pour le reste, aucun stationnement, aucun carrefour, aucun rond-point... en bref, aucun aménagement.
Dominique Le Vouëdec, qui en est à sa troisième mandature en tant que maire de Gâvres, estime "avoir fait tout ce qu'il pouvait", alerté le préfet et le conseil départemental, et ne peut aujourd'hui "rien faire de plus."
La D158 a un statut particulier : elle est établie sur un terrain militaire. L'armée en a concédé la gestion au département dans les années 80 et la route de la falaise est actuellement en voie de rétrocession. Mais les choses trainent depuis des années, selon le département du Morbihan.
La situation est d'autant plus compliquée que la zone est protégée, classée Natura 2000 : aucun aménagement n'est possible, hormis peut-être, une piste cyclable. Utile pour les cyclistes, elle freinerait aussi les automobilistes à s'y garer. Mais là encore, aucune échéance n'est fixée sur le projet.
En attendant, le collectif alerte
Le collectif vient de lancer une pétition pour alarmer sur la dangerosité de la route. Elle a recueillie à cette heure plus de 1 500 signatures.
Dimanche 16 août, à 10 h 30, les citoyens organisent également un rassemblement au parking de Lines et entendent bien interpeller à nouveau les pouvoirs publics