Depuis plusieurs semaines, les parents d’élèves de l’école Saint-Joseph sur l’île aux Moines (56) se mobilisent pour conserver le demi poste d’une enseignante. Pour eux, c’est l’avenir de l’île qui se joue.
“Ecole en danger”. Des affiches comme celles-ci sont accrochées un peu partout dans le centre de l’île. L’école Saint-Joseph accueille dix-neuf élèves de la petite section de maternelle au CM2. Deux enseignantes les encadrent au quotidien : une à plein temps, qui fait aussi fonction de directrice et qui vient le matin, et l’autre sur un demi-poste, qui travaille l’après-midi. Et c’est ce dernier poste qui devrait disparaître l’année prochaine. C’est en tout cas ce que le diocèse de Vannes a annoncé aux parents en février dernier.
Selon une maman d’élève, le poste serait supprimé car moins d’élèves seront scolarisés l’année prochaine. L’école passerait de 19 à 17 élèves. A la suite de cette annonce, les parents d’élèves se sont regroupés et ont décidé d’alerter sur cette situation. “Cela nous inquiète grandement, tant sur la qualité de l’encadrement, que le travail de l’enseignante restante. Cet encadrement est nécessaire pour permettre à nos enfants de partir avec le bagage nécessaire pour réussir leur vie scolaire, leurs études supérieures”, confie Marine Montoriolle, maman d’une élève de l’école Saint-Joseph.
Baisse du niveau scolaire
Avec cette suppression de poste, une seule maîtresse se retrouverait avec 8 niveaux différents sous sa responsabilité. “On va avoir une diminution du temps individualisé, la disparition des projets pédagogiques. Ce sera difficile d’envisager des sorties scolaires hors île. L’enseignante ne peut pas se couper en deux”, regrette la maman d'élève.
C’est une crainte pour les enfants, pour la maîtresse et pour la commune.
Les parents d’élèves craignent aussi que le niveau de l'école baisse, qu’il y ait une dégradation de l’apprentissage scolaire, alors que le niveau actuel “est très bon”. Leur peur : une enseignante pour toute une école pourrait refroidir certains parents de scolariser leurs enfants sur l'île. “A moyen terme, on pourrait voir l’école disparaître, ça aura un impact sur la commune”.
Pour faire entendre leurs craintes, les parents ont écrit au gouvernement, à l’Académie de Rennese et au diocèse de Vannes. Les artistes Lili Cros et Thierry Chazelle ont apporté leur soutien aux insulaires. Le duo musical a écrit une chanson pour l’école. Une pétition est également en ligne sur ce site.
Pour le moment, seul l’adjoint du diocèse de Vannes a répondu aux parents. “Il nous a dit que pour le moment, c’était comme ça, qu’il faudrait qu’on ait 4 ou 5 élèves supplémentaires à la rentrée”, ajoute Marine Montoriollo, la maman d’élève.