A l'issue de la garde à vue de Joël Le Scouarnec, le procureur de la république de Lorient ouvre une information judiciaire pour "viols et agressions sexuelles sur des mineurs de moins de 15 ans". 312 "faits" sont reprochés à l'ancien chirurgien.

Mardi 13 octobre, Joël Le Scouarnec a été placé en garde à vue à Lorient, « pour être auditionné en qualité de mis en cause » pour des viols et agressions sexuelles sur mineurs de moins de 15 ans. Sa garde à vue terminée, le procureur de la République à Lorient a tenu une conférence de presse, à 17 heures :
 

Il s'agit d'une affaire "hors normes", affirme en préambule Stéphane Kellenberger, le procureur de la république du tribunal judiciaire à Lorient.

« Ce sont, au final, 343 victimes qui ont été identifiées ou se sont avérées identifiables », a-t-il ajouté. Pour des raisons de prescription notamment, seuls 312 faits ont été finalement retenus à l'encontre de Joël Le Scouarnec.

"L'âge moyen des victimes présumées de cette procédure est de 11 ans. 164 personnes sont de sexe masculin. 148 de sexe féminin."

265 victimes étaient âgées de moins de 15 ans lors de la commission des faits, qualifiés de viols ou agressions sexuelles par le procureur.

Durant sa carrière, l'ancien chirurgien, âgé de 70 ans, a exercé à Vannes, Lorient, Pontivy, Malestroit, y faisant 213 victimes présumées. A Quimperlé, ce sont 39 victimes présumées qui ont été recensées par les enquêteurs.
 


Au cours de sa garde à vue, "monsieur Le Scouarnec s’est montré plutôt distant et détaché, se retranchant non pas dans un déni mais dans une absence alléguée, d’aucun pourrait dire opportune, de souvenirs. Il a tout de même fini par concéder certains faits tout en concluant, suivant un degré d’authenticité qui restera à évaluer dans le cadre de l’information qu’il regrettait le mal qu’il aurait pu causer", a relaté le procureur de la République.

"J'ai requis l’ouverture d’une information judiciaire contre Joël le Scouarnec des chef de 'viols et agressions sexuelles sur des minuers de moins de 15 ans', 'viols sur des mineurs de moins de 15 ans et par personne abusant de l’autorité de sa fonction', 'viol et agressions sexuelles commis par une personne abusant de l’autorité de sa fonction", a déclaré le procureur.


Comment l'affaire a-t-elle débuté ? 


Joël Le Scouarnec, chirurgien de profession, exerçait jusqu’en 2017 à l’hôpital de Jonzac, en Charentes-Maritime. Il est alors dénoncé par sa voisine, une fillette de 6 ans.

Les gendarmes enquêtent et découvrent alors trois autres victimes du chirurgien. Deux d’entre elles sont ses nièces. Joël Le Scouarnec est alors incarcéré à la maison d’arrêt de Saintes.

Pour ce premier volet de l’enquête, il devait être jugé en mars dernier pour « viols, agressions sexuelles et exhibitions » sur quatre mineures. Mais le procès a été reporté au 30 novembre, la faute à la crise sanitaire du Covid-19.


Les carnets de l’horreur

En perquisitionnant au domicile de Joël Le Scouarnec, les enquêteurs découvrent des "carnets" numériques. Des écrits sous forme de tableaux, nommés et classés par l'auteur. 

L’un est consacré aux petites filles, l’autre aux petits garçons. A l'intérieur, le chirurgien y décrit des actes pédophiles. Ses victimes : des enfants qu’il aurait opérés ou côtoyés durant sa carrière de chirurgien. Chaque victime est identifiée par ses initiales. La date est aussi consignée.

Cette découverte déclenche le second volet de l’enquête. L’itinéraire professionnel du chirurgien est retracé : Joël Le Scouarnec a exercé en Indre-et-Loire, Morbihan, Finistère et Charente-Maritime.

Les enquêteurs vérifient auprès des hôpitaux les opérations réalisées par le chirurgien en près de 30 ans de carrière. S’appuyant sur les initiales et les dates notées dans ses carnets numériques, ils s’aperçoivent que Joël Le Scouarnec aurait fait, au total, près de 350 victimes…

La majorité des faits se sont déroulés en Bretagne. C’est pourquoi le parquet de Lorient est saisi de ce volet de l’affaire.

 
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