Élémen'Terre, l'odyssée de Marie Tabarly autour du monde sur Pen Duick VI

Pen Duick VI, un bateau associé au nom d’Éric Tabarly. C'est désormais sa fille Marie, qui prend la barre pour sillonner les océans. Elle quitte Lorient ce mardi 3 juillet pour un tour du monde. Un projet écologique, artistique, d’échange culturel aussi, objet d'un documentaire.


Le mythique bateau d'Eric Tabarly, le Pen Duick VI, reprend du service, barré par sa fille Marie. Avec tout un équipage, elle largue les amarres pour une odyssée de deux à quatre ans en passant par les trois caps : Horn, Bonne-Espérance et Leeuwin, qui constituent les grandes étapes d'un tour du monde, filmé pour le projet Elemen’Terre"une résidence itinérante autour du monde".
 

Le partage et l'échange pour moteur

A bord, Marie et deux invités, un artiste et un sportif, navigueront pour une période de deux à trois semaines, avec pour fil conducteur le partage et l'échange. Petite, elle a été nourrie des dîners entre marins, artistes et écrivains qu'organisaient ses parents. Grande, Marie Tabarly a décidé de faire revivre ces moments de rencontres à bord du mythique bateau de son père, Pen Duick VI, lors d'un long tour du monde qu'elle souhaite avant tout partager. Le projet affiche en effet une ambition forte : "Marie Tabarly rendra compte de l’état de la nature et de ces fragilités. La diffusion au plus large public est notre priorité. Véritable lieux d’échange et de rencontre flottant, Pen-Duick VI et son équipage veulent effectuer un véritable voyage initiatique et démontrer que l’homme doit modifier son comportement afin de minimiser son impact sur la Terre et ainsi laisser un environnement sain aux générations futures."
 

"Comment ce bateau, comment moi je pouvais être utile ?"

Ce Mardi soir à Lorient, Marie Tabarly va larguer les amarres du Pen Duick VI, un superbe voilier de 22 mètres construit en 1968 pour son père Eric Tabarly et qu'elle a aménagé à sa sauce. Avec elle, dix personnes: un équipage professionnel de 5 personnes et 5 funambules pratiquant la "slackline" (équilibre sur une sangle) et biochimiste, musiciens ou architecte en parallèle. Direction le Groenland où l'équipe de tournage les rejoindra ainsi que des ambassadeurs. Pour la première escale, elle a choisi le navigateur Franck Cammas et le peintre Jacques Godin. "Il y a mon envie mais essentiellement mon besoin, m'épanouir, rencontrer des gens et être utile. Ça fait très longtemps que je me demandais comment ce bateau pouvait être utile, comment moi je pouvais être utile et comment est-ce que ce nom peut être utile", explique-t-elle.
"Tous ces dîners chez mes parents quand j'étais gamine où je servais d'entonnoir avec 'Kerso' (Olivier de Kersauzon), Arthaud (Florence), les chefs d'état major de la marine, des peintres, des écrivains. A un moment y a plus ça... Qu'est ce que je peux faire pour les re-rencontrer ces gens-là ? Et retransmettre aussi. J'ai eu la chance de rencontrer beaucoup de gens, d'avoir une vie complexe, pas forcément facile mais hyper riche, je ne peux pas la garder que pour ma gueule, ça n'a pas de sens", confie-t-elle encore.
  

Samuel Le Bihan, Jacques Gamblin ou Yann Tiersen

A 33 ans, Marie Tabarly met sa passion pour les chevaux et son job de comportementaliste équin entre parenthèses pour son projet en mer. Cette femme, qui aime à dire qu'elle est une "vendeuse de rêves" a réussi à embarquer dans son aventure, résolument tournée vers l'humain et l'environnement, des personnalités aussi diverses qu'une pro du vol en wingsuit, Géraldine Fasnacht, les acteurs Samuel Le Bihan ou Jacques Gamblin, des apnéistes ou encore l'écrivain Yann Tiersen"J'ai traqué Yann Tiersen comme je traque souvent les gens ! J'ai envie de voyager avec lui et lui il se trouve qu'il a envie de voyager avec des apnéistes. Personne n'est payé pour venir à bord, ce ne sont que des gens qui ont envie d'être là. On va vivre ensemble pendant 1, 2, 3 semaines en fonction des escales", raconte Marie Tabarly.
  

Son père Éric Tabarly

La navigatrice, accro aux photos - elle fait des immenses murs d'images - et aux récits de voyage, part en toute confiance sur un bateau où elle a grandi et devant lequel elle est "en admiration totale" et qui était celui de son père. Ce père dont il est toujours difficile de parler. "Au départ c'était juste mon père. Eric Tabarly appartient à la France, d'accord, mais mon père m'appartient à moi. Ce n'est pas facile, oui", dit-elle. Marie Tabarly n'avait que 13 ans quand son père a disparu en mer en 1998. Sa mère Jacqueline estime que ce sont les chevaux qui ont aidé sa fille "à surmonter son chagrin et à s'exprimer""Ça a été très compliqué pour elle, elle s'est renfermée pendant un long moment", explique Jacqueline Tabarly, "admirative et très fière" de sa fille et du projet Elemen'terre. "C'est Marie qui va faire cet exploit et pas Marie Tabarly. Mais elle a l'enseignement de Tabarly, elle ne peut pas le renier et n'en a pas du tout envie. J'espère que ça va marcher parce que là on parlera de Marie".

Marie Tabarly et Pen Duick VI reviendront en France l'hiver prochain pour un chantier avant d'attaquer en 2019 la descente de l'océan atlantique, passer 2020 dans l'océan indien et 2021 dans le pacifique.
 

L'interview de Marie Tabarly

L'interview de Marie Tabarly, recueillie en direct dans le JT de Midi de ce mardi 3 juillet 2018 par Eric Pinault


 


 
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité