Ce mardi 1er juin, le syndicat CGT de la Fonderie de Bretagne comparaissait devant le tribunal de Lorient pour le blocage de l’usine qui dure depuis le 27 avril. La direction avait porté plainte pour demander un retour au calme. Les syndicalistes dénoncent "une mascarade".
Dès 13h30, devant le tribunal, une centaine de salariés grévistes est venue apporter son soutien aux représentants CGT convoqués par la justice. Leur convocation fait suite à la plainte du groupe Renault déposée récemment. Depuis le 20 mai, la firme au losange appelle à libérer l’usine et se dit prête à recourir à la justice. C’est désormais chose faite...
"Il y a un blocage total des entrées et sortie du site qui ne permet ni le passage des véhicules, ni le passage des personnes", a affirmé Me Yasmine Tarasewicz, avocate de la Fonderie de Bretagne (FDB), filiale de Renault, dénonçant "un exercice abusif du droit de grève".
Les salariés déterminés à continuer leur combat
"Une fois de plus, on assiste à une mascarade. C’est triste", réagit après l'audience Maël Le Goff, secrétaire CGT de la Fonderie. Avant d'ajouter : "C'est encore une pression de Renault mais la pression ça nous fait rien du tout, on continue notre combat".
Renault "essaie d'obtenir une décision de justice pour faire cesser un mouvement parfaitement cadré mais que l'employeur n'apprécie pas", a dénoncé Laurent Jeffroy, avocat des salariés."Une grève, ça gêne la production, ça dérange et c'est justement l'objectif du procédé", a estimé Me Jeffroy, rappelant qu'il s'agissait d'un "droit constitutionnel".
Un retour au calme souhaité par la direction
"Plus de 50% des 340 salariés se déclarent non-grévistes" nous avait confié Bertrand de La Roche, responsable communication externe des projets industriels du groupe Renault, et ils ne peuvent pas travailler, car personne ne peut entrer sur le site."
Le 14 mai dernier, la direction de la Fonderie avait déjà porté plainte pour destruction de l’outil de production suite à la publication d’une vidéo sur les réseaux sociaux dans laquelle des salariés mettaient en scène la destruction d’une plaque modèle, moule qui permet de fabriquer les pièces de la fonderie.
Après une audience d'une heure, le délibré sera rendu ce jeudi 3 juin. Le président du tribunal a suggéré aux parties de réfléchir à la possibilité d'une médiation.