Fonderie de Bretagne. Une rencontre entre dirigeants de Renault et salariés sans avancées

Des salariés de la Fonderie de Bretagne, basée à Caudan dans le Morbihan, en grève depuis quatre semaines, ont rencontré ce mercredi après-midi des dirigeants de Renault près de Rennes. Une réunion infructueuse où chacun a campé sur ses positions.

"On est arrivés à quatre et nous avons été accueillis par 17 camions de CRS", explique Maël Le Goff, délégué CGT du site de Caudan, à sa sortie de la réunion. 

C’est à Cesson-Sévigné en Ille-et-Vilaine, loin de Caudan, où se situe la Fonderie de Bretagne, que les quatre représentants des salariés en grève rencontraient ce mercredi des dirigeants du groupe Renault, qui a mis en vente leur usine. 2 h 30 de réunion qui n'ont pas permis des avancées entre salariés et Renault. Une rencontre où les représentants de Renault "sont venus les mains vides, selon Maël Le Goff, sans aucun documents. Ils n'ont pris aucune note en 2 h30 de réunion tendue".

"Ils restent sur leurs positions alors que nous nous sommes venus avec nos propositions, les mêmes que l'on a depuis le début, rester dans le groupe Renault, avoir ses fameuses 33 000 tonnes et préparer l'avenir ... Ils n'ont pas voulu en discuter. La seule chose qu'ils veulent, c'est la reprise de l'activité et rester sur 19 500 tonnes et trouver un repreneur... Ce soir, c'est point mort" a ajouté le syndicaliste.
 

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Reportage : G. Le Morvan - J.M. Piron


En grève depuis le 27 avril, les salariés demandent à rester dans le groupe Renault et le retour à Caudan des volumes de production qui ont été délocalisés à l'étranger.

Chaque partie avait accepté de se réunir à la DREETS Bretagne (Direction régionale de l’économie, de l’emploi, du travail et des solidarités) à Cesson-Sévigné. De nombreux cars de CRS et des barrières limitaient l'accès au bâtiment.
 


"L'ordre du jour de la réunion porte sur la reprise d'activité de la Fonderie, mais ils sont d'accord pour discuter sur la base de nos revendications", avait déclaré Maël Le Goff, avant la réunion.

Le groupe Renault a précisé à l'AFP que Jérôme Moinard, directeur industriel mécanique, et Maximilien Fleury, responsable des relations sociales, avaient participé à cette réunion.


L’Etat et le conseil régional en médiateur

La préfecture du Morbihan avait provoqué cette réunion pour tenter de trouver une issue à ce conflit, actuellement dans l’impasse. "Une réunion organisé à la demande de la CGT" précisait en début d'après-midi la préfecture. Le directeur adjoint de la DDEETS (Direction départementale de l’économie, de l’emploi, du travail et des solidarités) du Morbihan y participait en tant "qu'observateur".

Loïg Chesnais-Girard, président de la Région Bretagne, avait tenu également à y participer pour rappeler à chaque camp ses responsabilités. "C’est un conflit important, y a des familles de travailleurs qui souffrent, il faut sortir de l’impasse", avait il dit en substance, avant de rejoindre la réunion.
 

Loïg Chesnais-Girard a estimé dans un communiqué d'après-réunion qu'il y avait "un avenir pour l'usine de Caudan", notamment dans "une diversification vers l'aluminium", mais que "la première étape pour l'écrire était le retour du dialogue". "Chacun doit prendre ses responsabilités et ne pas jouer la politique du pire. Renault doit respecter ses engagements et assurer la pérennité du site, y compris en dehors de son giron", a-t-il souligné, tout en jugeant "indispensable de respecter l'outil de travail".
 

Une opération escargot ce mercredi 19 mai

Ce mercredi matin (19 mai), les grévistes ont mené une opération escargot sur la voie express RN 165, dans le sens Vannes-Lorient, occasionnant une dizaine de kilomètres de bouchon. Au même moment, des forains réclamant l'autorisation de reprendre leur activité menaient eux aussi une opération escargot sur la même route mais dans le sens opposé.

Les salariés de la Fonderie de Bretagne entament leur quatrième semaine de grève alors que le groupe Renault a annoncé le 11 mars dernier la mise en vente de l'usine afin de "pérenniser les activités et les emplois".


La Fonderie de Bretagne, entreprise historique

Installée près de Lorient depuis 1965, la Fonderie de Bretagne, qui compte 350 salariés, fabrique des bras de suspension, des collecteurs et coudes d'échappement, ainsi que des différentiels de boîte de vitesse.

 

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