Le tribunal de Lorient a ordonné le déblocage de la Fonderie de Bretagne à Caudan dans le Morbihan. Le site est occupé depuis fin avril par une partie des salariés, qui s'opposent à la vente de leur usine par le groupe automobile Renault. Jugement exécutoire sous 48 heures.
Le tribunal de Lorient, saisi par la direction, a ordonné ce jeudi la "levée des entraves à la libre circulation" sur le site de la Fonderie de Bretagne.
La justice interdit à la CGT et à tout gréviste de gêner l'accès au site "sous peine d'expulsion immédiate avec le concours de la force publique autant que de besoin", selon ce jugement, exécutoire sous 48 heures.
"Trouble manifestement illicite"
Le juge des référés estime que le blocage entamé le 27 avril, "relève de l'entrave à la liberté du travail et de l'atteinte à la sécurité des personnes et des biens", ce qui constitue un "trouble manifestement illicite".
"Il n'est pas justifié en l'état d'assortir cette décision d'une quelconque astreinte", estime cependant le juge, alors que la direction réclamait une astreinte de 100 euros par jour et par salarié.
"On prend acte de la décision du juge", a seulement indiqué un porte-parole de la Fonderie de Bretagne.
"S'il devait y avoir un blocage, la direction pourrait demander à la force publique d'intervenir", a déclaré Laurent Jeffroy, avocat des salariés. "Ça peut déraper, j'espère que ça ne va pas être le cas", a-t-il ajouté.
Cinq semaines d'occupation
L'usine est occupée depuis plus de cinq semaines par 150 salariés grévistes qui avaient retenu leur direction pendant une dizaine d'heures le 27 avril. Ils demandent à rester dans le groupe Renault et le retour à Caudan de volumes de production délocalisés à l'étranger.
Renault a annoncé le 11 mars la mise en vente de l'usine afin de "garantir un avenir au site et d'y pérenniser les emplois".
Héritière des Forges d'Hennebont, créées en 1860, la Fonderie de Bretagne est implantée depuis 1965 à Caudan, où elle emploie environ 350 salariés.
Le 29 mai, 1.500 personnes ont défilé dans les rues d'Hennebont en soutien aux salariés.