Gourcuff, sa dernière séance, c'est au Moustoir ce samedi

Christian Gourcuff dira au revoir au FC Lorient, club dont il est une icône après en avoir façonné l'identité depuis plus de 30 ans, samedi contre Lille lors de la 38e et dernière journée de Ligue 1. Sa dernière conf de presse d'avant match était un poil nostalgique... et dans la sobriété.

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Même si ni Gourcuff ni son président Loïc Féry, dont les relations sont glaciales depuis plusieurs mois, n'ont souhaité écrire le mot fin, c'est bien une page du livre du football lorientais, voire français, qui se tournera samedi au Moustoir.

"Il ne faut pas faire de cinéma... Ce sont des choses qui se passent tous les jours, et la vie est comme ça. S'il y a de la nostalgie ? Oui, toujours, mais la vie c'est de la nostalgie...", a déclaré jeudi avec retenue Gourcuff durant la conférence de presse d'avant-match.

Il y a livré quelques sentiments qui l'ont fait se replonger 30 ans en arrière, lorsqu'il a débarqué en 1982 au FCL avec le statut d'entraîneur-joueur. "Moi-même j'ai du mal à me mettre dans l'état d'esprit dans lequel on était dans les années 80. Ce n'était pas gagné à tous points de vue. Même si je savais que c'était une équipe peu banale, qui avait des perspectives. C'est pour ça que j'étais venu. La L1 a longtemps été complètement utopique".

"C'était tellement différent... C'était bien", s'est souvenu Gourcuff, comme une allusion aux raisons qui l'ont poussé à quitter Lorient, ce club désormais structuré dont il dit ne plus reconnaître les valeurs "d'authenticité". 


Le style Gourcuff

Apôtre de cet immuable 4-4-2 qui a fait plier tous les cadors, il n'a jamais non plus transigé avec "le jeu, le fondement de (son) boulot". "C'était un travail de longue haleine, de tous les instants, car on a souvent été décriés, même de l'intérieur. Il a fallu s'accrocher", a souligné l'exigeant technicien qui n'a jamais hésité, même dans la victoire et parfois jusqu'à la caricature, à critiquer le jeu déployé par son équipe.


Un style mais pas de trophées 

Malgré ces 30 ans passé au FCL, l'armoire à trophées est elle restée vide malgré trois demi-finales de coupes (Coupe de la Ligue 2010 et 2012, Coupe de France 2014).
Simple coïncidence ou non, les Merlus ont remporté leur seul trophée majeur, la Coupe de France 2002, alors que Gourcuff officiait à Rennes.

"Avec le temps on se rend compte que les trophées, même si c'est sympa et qu'on vit d'émotions, ce n'est qu'anecdotique. Il y a des choses beaucoup plus importantes", a-t-il souligné, fidèle à ses convictions, ajoutant ne pas se projeter à samedi.

Car s'il n'aime "pas le hasard sur le terrain", il veut ainsi vivre des moments de "spontanéité". Et lui l'ancien prof de maths, le technicien cartésien qui ne jure que par le mot "maîtrise", pourrait bien cette fois lâcher prise.
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