Suite à la liquidation judiciaire le 20 avril dernier de Keroman Services Industries, 10 salariés ont été licenciés. Ces dockers dénoncent leur "remplacement" par des intérimaires employés par la Société d'Économie Mixte qui gère le port de pêche de Keroman.
Leur employeur a été mis en liquidation judiciaire mi-avril. Depuis, les dix dockers qui travaillaient à temps plein pour KSI, Keroman Services Industries, sur le port de Lorient ont été licenciés, alors que, selon eux, le travail existe. "L'activité est là ! s'exclame Eddie le Goulven, délégué CGT des dockers de Lorient. Mais ce sont des intérimaires qui viennent faire le travail !"
"Des intérimaires font le travail !"
C'est maintenant la Société d'Économie Mixte qui gère le port de pêche de Lorient-Keroman. Selon les dockers, elle emploierait une vingtaine d'intérimaires. "Hier soir, on a constaté que 20 ou 25 intérimaires faisaient le travail sur le port, en lieu et place de nos camarades dockers licenciés économiques, explique Eddie le Goulven.
"C'est une situation impossible pour nous. Des familles entières se retrouvent aujourd'hui dans le désarroi, alors qu'il y a du travail ! continue le délégué CGT des dockers de Lorient qui réclament du travail à cette SEM et espère une rencontre avec sa direction.
De son côté, Jean-Paul Solaro, le président SEM Lorient-Keroman, explique qu'il doit faire face à une situation d'urgence alors que le poisson frais arrive chaque soir à Keroman. Il reconnaît l'emploi "nécessaire" de plusieurs intérimaires.
Le statut de dockers en question
Conscients des difficultés financières de KSI à l'époque, les dockers n'étaient pas opposés à être intégrés à la SEM, mais demandaient à conserver leur statut. Demande, jusqu'alors refusée par la direction du port de Keroman, pour différentes raisons : le maintien de ses propres équipes de tri du poisson, comme la législation selon laquelle "seule une société de manutention peut employer des dockers." "Nous ne sommes pas une société de manutention, explique Jean-Paul Solaro. Et donc les dockers ne pouvaient pas intégrer la SEM. En plus de quoi, les salariés de la SEM ne souhaitaient pas qu'il y ait deux statuts dans l'entreprise ».
L'idée d'une SCOP a été évoquée par les deux parties. Les dockers estiment ne pas avoir assez de garanties sur leur statut et comptent sur le débrayage vendredi dans tous les ports de France pour faire bouger les lignes.
À l'appel de la Fédération nationale des ouvriers dockers CGT, un mouvement de grève a en effet été lancé pour le 4 mai. L’activité pourrait cesser pendant deux heures dans les ports de France en solidarité avec les dockers de la pêche à Lorient.