Mortalité dans des élevages : les ondes électriques et électromagnétiques incriminées

Depuis plusieurs années maintenant, des éleveurs constatent de sérieux problèmes dans leurs élevages, dont la source pourrait venir des ondes électriques et électromagnétiques. Les éoliennes, les antennes relais ou encore les lignes électriques souterraines sont pointées du doigt.

Voilà cinq ans que les soucis des trois frères Le Strat ont commencé. Ils ont fait construire un bâtiment agricole pour agrandir leur exploitation située à Crédin dans le Morbihan et passer de 50 à 120 vaches laitières. Ils pensaient augmenter leurs revenus. Mais ils n'ont récolté que des ennuis avec leurs bêtes.
 

Des mortalités inexpliquées

 

Une fois le troupeau installé dans leur nouveau bâtiment, les trois agriculteurs ont subi des pertes de vaches, de veaux et de génisses. Pendant cinq ans, isolés dans leurs fermes, ils n'ont pas compris d'où pouvaient venir le problème.

Elles avaient du mal à entrer dans la salle de traite, elles se comportaient nerveusement sur la plateforme de traite et elles ont eu des mammites et des leucocytes. Au tout début, c’était catastrophique.

Dominique Le Strat, éleveur


C'est après avoir regardé un documentaire sur les effets des ondes électromagnétiques et électriques, qu'ils ont eu le déclic. Ils ont donc fait appel à Serge Provost, le président de l'association Animaux sous tension, qui recense de tels phénomènes dans toute la France.
 

La présence de lignes électriques mise en cause


Pour eux, il n'y a plus aucun doute: la cause de tous leurs maux provient bien de tensions électriques parasites. Avec un ohmmètre, Serge Provost mesure des différences de potentiel entre le sol et le quai de la salle de traite. Des tensions de 250 à 300 millivolts s'affichent sur l'appareil. Des courrant électriques faibles auxquels l'homme est moins sensible qu'un animal aux pattes humide. Un museau dans un abreuvoir ou le pie de la vache dans une trayeuse peuvent conduire facilement ces courrants parasites.

Selon Serge Provost, ces tensions électriques ne devraient pas exister. Si toute cette électricité circule de manière anormale, c'est parce que la ferme est entourée d'éoliennes, de lignes haute tension, transformateurs et lignes souterraines. Selon la géologie du sol, cela pourrait provoquer des tensions parasites qui sont perçues par les animaux et perturbent l'usage de certains appareils comme les trayeuses électriques. Pour Serge Provost, il est grand temps d'agir:

Pourquoi ne fait-on pas d’études géologiques et de mesures avant toute construction de bâtiment et avant implantation d’ouvrages qui produisent et qui transportent de l’énergie?

Serge Provost, président de l'association nationale Animaux sous tension

 

Aujourd'hui, une centaine d'éleveurs en France dont au moins 24 en Bretagne sont touchés. Face à l'ampleur du phénomène, Serge Provost en appelle aux instances agricoles."EDF, RTE, Enedis: c'est eux qui détiennent la vérité, avec quelques scientifiques qui sont dans ce moule-là, explique-t-il. Nos responsables professionnels n'ont plus le choix: ils n'ont plus le choix que de nous aider à faire changer tout cela."


 

Quelles solutions pour les agriculteurs ?


Il existe bien une association pour aider les éleveurs dans cette situation, le Groupe permanent pour la sécurité électrique en milieu agricole (GPSE). Une association dont sont membres des représentants des chambres d'agriculture. Mais il ne s'agit plus d'un organisme public comme il est indiqué sur son site : "Cependant, l’association GPSE actuelle se distingue clairement de son prédécesseur par son mode de gouvernance. Il s’agit d’une association loi de 1901 de droit privé (...) C’est une association constituée volontairement dans l’objectif d’investiguer de façon amiable l’origine de problèmes d’origine électrique dans les exploitations agricoles et de proposer des solutions concrètes aux agriculteurs"

Ce site a le mérite de donner des explications illustrées pour faire le tour de la question entre problèmes d'installation électrique et conséquences sur les comportements des animaux. En dernier ressort, l'association peut diriger une expertise.

Sinon il reste la solution de faire appel à un radiesthésistes-géobiologues comme Philippe Le Pourhiet, que nous avions rencontré lors d'un reportage il y a deux ans dans les Côtes-d'Armor. Joint ce jour au téléphone, celui-ci explique que les installations électriques des bâtiments agricoles ne sont pas toujours aux normes, ou que les normes actuelles ne suffisent pas à supprimer les courants parasites en particulier quand la mise à la terre n'est pas exemplaire. Viennent ensuite les possibles perturbations liées à des transformateurs, des poteaux électriques, des éoliennes ou des antennes relais. Mais il ajoute que pour lui les veines d'eau, sources ou failles telluriques peuvent créer, conduire ou orienter des champs magnétiques (en particulier à proximité de lignes haute tension) et expliquer certains courrant parasites. Lui prétent "voir" les flux magnétiques, mais là on entre dans la partie du travail des radiesthésistes encore inexpliquée par la science, même si la science a commencé à démontrer certains effets biologiques du magnétisme sur les cellules.

Les frères le Strat eux, ont perdu 400 000 euros ces dernières années et leur ferme a dû être placée en redressement judiciaire. Faute de réponses, ils envisagent comme d'autres éleveurs français, de porter leur affaire devant la justice.
 

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