Nicolas Girardin pratique l'apnée depuis 19 ans. Il vient de décrocher une place pour les mondiaux qui auront lieu en septembre prochain à Villefranche-sur-Mer, après être descendu à - 92 mètres pendant le championnat de France.
"Les sensations qu'on a...ce n'est pas facile de mettre des mots dessus." Nicolas réfléchit longuement avant de répondre. "Plus je descends, moins j'ai envie de respirer. J'ai l'impression d'être en méditation. On s'oublie complètement" finit-il par dire.Ce charpentier et soudeur naval basé à Lorient pratique l'apnée depuis 19 ans. L'apnée en poids constant, c'est-à-dire qu'il descend et remonte lui-même, en monopalme. Il commence à pratiquer pendant des parties de pêche et délaisse très vite les poissons. "Je me suis rendu compte que je préfèrais aller profond plutôt que de pêcher." L'apnée remplit sa vie. Un accident vasculaire cérébral en 2014 l'oblige à faire une pause mais il reprend, suivi de près par un médecin hyperbare.
Je descends dans le noir, dans le froid...je rajoute des handicaps pour me rapprocher des conditions réélles
10 heures de sport par semaine lui permettent de maintenir une discipline. De la course à pied, de la natation, du vélo, du yoga, des exercices de respiration et des plongées même si la Bretagne n'est pas le territoire idéal. "Ici, la mer est difficilement pratiquable, pour avoir de la profondeur, il faut vraiment aller très loin. C'est dangereux. Alors je plonge en carrière et quand je peux je descends dans le sud." Les plongées ne se font jamais seul.
Sélectionné pour les mondiaux
Nicolas vient de gagner sa place pour les mondiaux d'apnée qui auront lieu du 2 au 15 septembre prochain Villefranche-sur-Mer. Fin juin, il est descendu à - 92 mètres pendant le championnat de France (son record est de - 95 mètres). Sa performance est visible dans la vidéo ci-dessous, à partir de 1 h 27.
"J'ai fait partie des trois meilleurs" explique Nicolas.
En vue des mondiaux, les entraînements sont plus que jamais de rigueur mais aussi soumis à des contraintes budgétaires. "Il faut que je puisse aller m'entraîner en eaux profondes le plus possible avant la compétition." Cela implique donc des déplacements.
À 39 ans, il aimerait bien consacrer sa vie à l'apnée et se professionaliser mais la discipline n'est pas considérée comme un sport de haut niveau. "Ceux qui en vivent le peuvent grâce au sponsoring" et de rappeler "c'est un sport jeune." Il était déjà aux mondiaux en 2012 et 2013 (où il finit huitième). Pour 2019, il ne veut qu'une chose : valider une belle plongée.