Première bordée, premier tube. Nous sommes en 1988 et Soldat Louis décroche le pompon. Les Lorientais vont vendre 750 000 exemplaires de leur premier 45 tours dont l'histoire débute de manière… improbable.
L'histoire commence à l'heure de boucler le premier album. "Au départ, on avait 8 titres sous le coude, la maison de disques en voulait 9, raconte aujourd'hui Soldat Louis, Quand on débute, on s'exécute, alors on s'est remis au travail. Et "Du rhum, des femmes" a vu le jour".
La chanson raconte le blues du matelot, la solitude des jours de mer, les soifs de mutinerie, et plus si affinités. Pour l'inspiration, sur les quais de Lorient, Gary Wicknam n'a eu qu'à se baisser pour ramasser. Le disque va faire un carton.
On s'est fait allumer
Mais le succès populaire de ce 45 tours à la connotation festive et égrillarde va modifier la tonalité des critiques. Considérés à la sortie de leur album comme les révélations du rock francais, les Lorientais vont désormais se faire allumer : "Chanson à boire, chanson macho etc".
Soldat Louis va laisser passer l'orage : "on aimait bien faire la fête, mais c'était mal nous connaître que de nous réduire à un groupe de pochtrons. Il suffisait d'écouter l'album. Et puis, ajoutent les bretons, nos concerts nous ont rassuré. On avait un public très féminin, et les filles prenaient "Du Rhum, des femmes" au deuxième degré, parce que c'était juste une chanson à prendre au deuxième degré. Ceux qui n'avaient pas compris ça n'avaient pas compris grand chose."
durée de la vidéo : 00h04mn16s
G. Le Morvan, T. Bouilly, T. Descamps
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©INA