Migrants sur le sol breton : premières impressions à Guidel

Ils sont arrivés de Calais dans la soirée de lundi. 25 migrants hébergés dans le centre de vacances de Kerhager à Guidel. Ils viennent pour la plupart du Soudan. Une de nos équipes les a rencontrés lors de leur premier jour sur le sol breton. Ils ne veulent pas être filmés mais ont témoigné.

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Parmi le groupe de 25 migrants se trouve trois femmes et deux enfants. Les autres sont des jeunes hommes, en majorité âgés de moins de 30 ans. 

Abdel, 18 mois à sillonner les routes de France

Abdel est le doyen des migrants. Il est accompagné de sa femme et ses deux enfants. Abdel a bourlingué avec sa famille sur les routes de France. Strasbourg, Gonnesse, Paris, Arras, Lens, Lille. Puis un jour Calais. Après 18 mois passés dans l’Hexagone, il n’a qu’une idée en tête : la scolarisation de ces enfants. 

Ce qui me rassurait au camp, c’était que les femmes et les enfants étaient protégés, ils avaient leur propre espace, les petits pouvaient étudier.


Pour leur premier matin en pays breton, Abdel a emmené Mohamed et Rim faire une petite balade autour du centre. Entourés principalement de champs, le silence des lieux les ont surpris. Mohamed, 6 ans, était tout excité. "Cela fait des mois, qu’il n’a pas pu tirer comme un fou sur son ballon, les espaces sont grands ici" confie son père.

Le rêve d’Abdel est de retrouver du travail dans sa branche. Il était chef-cuisinier au Soudan. Sa fille Rim fêtera bientôt ses 6 ans. Il s’imagine déjà lui préparer un énorme gâteau avec l’aide des autres. "J’espère que je pourrais le faire ici, en plus vous savez, elle est exigeante avec un père cuisinier !".

Faïza, un retour en Bretagne

Faïza a le sourire accroché aux lèvres. Foulard bleu sur la tête, large sweat-shirt de sport, elle est l’une des rares femmes accueillies, et l’une des seules qui parle anglais.

Je ne savais pas où j’allais atterrir. A Calais, on m’a dit "monte dans ce bus" et  je n’ai même pas réfléchi.


La Bretagne, Faïza connait déjà. "J’ai été hébergée dans un CADA à Rennes, c’est une ville très sympathique où je me suis sentie bien". Guidel, elle découvre. Mais l’heure est au repos. "Nous avons bien dormi cette nuit, mais nous ne savons pas encore comment vont se passer les prochains jours, il va falloir qu’on apprenne déjà à se connaître tous, tout est encore un peu flou pour nous".

Du répit, c'est bien de cela que semble avoir besoin ces 25 migrants, et c'est bien la raison d'être affichée de ce centre d'accueil et d'orientation de Guidel. Ils y resteront trois mois maximum pour se reposer et réfléchir à leur avenir.

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