Ils cherchent à convaincre d'éventuels repreneurs de racheter leur exploitation agricole. Pour cela, ces agriculteurs du pays de Pontivy publient sur Facebook, des vidéos de leur ferme. Ils veulent communiquer aussi mettre en avant leur territoire, le Centre-Bretagne.
C’est la première fois qu'ils sont face à la caméra et c'est pour raconter leur métier, leur quotidien d’exploitant agricole et pour mettre en avant le territoire dans lequel ils travaillent. Des agriculteurs du pays de Pontivy ont publié cinq vidéos cet été sur la page Facebook Je transmets ma ferme, du réseau Rés’Agri Pays de Pontivy (Morbihan). Deux autres seront publiées en septembre.
Sur chacune d’elles, ces éleveurs, qui souhaitent vendre leur exploitation sur laquelle ils produisent du lait, des oeufs biologiques ou élèvent des poulets, des canards ou des porcs.
C'est le cas de Michel et Dominique, qui dirigent ensemble un élevage de porcs. Michel part à la retraite. Ils cherchent un remplaçant. Dans leur vidéo, ils mettent en avant le fonctionnement, leur rythme de travail et la richesse de leur entreprise. Ils parlent aussi de leur passion.
Dans le groupe de travail de départ crée avec le réseau Rés'Agri Pontivy, ils étaient onze agriculteurs proches de la retraite, prêts à vendre leur ferme et sans repreneur en vue.
Ils ont travaillé ensemble à l'accueil des futurs postulants et leur travail a donc débouché sur ces vidéos. Aujourd'hui, ils ne sont plus que sept, quatre ont trouvé des repreneurs entre temps.
447 départs en retraite dans les cinq années à venir dans le secteur de Pontivy
447 départs en retraite sont prévus dans les cinq années à venir, sur les communautés de communes du centre Morbihan et de Pontivy communauté, selon Christophe Tachez, responsable du réseau Rés'Agri 56. Ces deux communautés comptent 2 534 agriculteurs.
Les sept agriculteurs qui ont travaillé ensemble avec le réseau ont mis en commun leurs questions sur la transmission ou comment chercher des candidats sur d’autres territoires. Ils ont aussi parlé marketing territorial car les jeunes qui viennent s’installer ont besoin de connaître le territoire.
"Quand il ne s’agit pas de transmission familiale, ils ont tendance à se rapprocher de la côte ou des grandes villes et pas du Centre-Bretagne", explique Christophe Tachez.
Un élevage hors sol à transmettre
Gisèle Postic devrait être déjà à la retraite. Elle et son mari cherchent à vendre leur exploitation de Saint-Thuriau, qui compte 190 truies. Elle est agricultrice depuis 1999 après avoir effectué d’autres métiers, "13 ans en usine et plusieurs années en tant qu’auxiliaire puériculture en crèche en région parisienne".
La ferme qu’elle a repris avec son mari appartenait à ses beaux-parents. Ell est consciente de la difficulté à trouver un repreneur, d'autant que l'élevage porcin attire moins. Pour le moment le couple n’a pas été contacté depuis la publication de la vidéo.
Mais Gisèle ne s’inquiète pas : "la vidéo a été publiée en plein été, elle s’attend à recevoir des coups de téléphone courant septembre ou octobre". Cette démarche collective la conforte dans sa stratégie de vente : "Cela nous a obligé à réfléchir à comment nous présenter quand on reçoit un éventuel repreneur par exemple, cela m’a apporté beaucoup de sérénité", dit-elle aussi.
Idéalement, Gisèle et son mari voudraient transmettre et accompagner le repreneur pendant deux ou trois ans. Reste à fixer le prix. Et convaincre le banquier puisqu’il faudra honorer les prêts en cours.