Le 30 janvier dernier, la tempête Justine a sérieusement endommagé le bateau de pêche de P'tit Jo, le dernier pêcheur de Portivy, en presqu'île de Quiberon. L'un de ses amis vient de lancer une cagnotte en ligne pour l'aider à payer les réparations.
Le bateau est très connu dans le port de Portivy, en presqu'île de Quiberon. Depuis sept ans, le "Guy Max II" mouille paisiblement dans la petite anse, seul bateau de pêche au milieu de quelques petits bateaux à moteur. Jusque-là, il a fait le bonheur de Joël Le Pennec, plus connu sous le nom de P'tit Jo, un ancien marin-pêcheur à la retraite, le dernier pêcheur de Portivy.
Grace à lui, restaurateurs et habitants du coin peuvent se régaler d'araignées, de homards et de poissons vendus directement sur le port ou à la criée, à chaque retour de pêche.
Quand Justine fracasse "Guy Max"
Le 30 janvier dernier, le destin du "Guy Max II" a basculé. Ce jour-là, la tempête Justine balaie les côtes bretonnes. Par sécurité, P'tit Jo a rapproché son bateau du quai pour le protéger des vagues et des rafales. En fin d'après-midi, une houle puissante déferle sur le port, envahit les rues jusqu'aux premières maisons, chariant le goémon avec elle.
"A 5 h 30, je suis descendu sur le quai, raconte P'tit Jo. Ça allait mais la mer était haute. Et à 20 h 30, une dame qui surveillait le port m'a appelé pour dire que mon bateau s'était retourné. Une béquille s'était cassée. L'eau rentrait à l'intérieur. Il a fini par couler". Une tuile pour le pêcheur qui, en septembre dernier déjà, avait failli perdre son bateau.
Dès le lendemain, le "Guy Max", en piteux état, est ramené sur la terre ferme. Le vire-filet a été arraché et tordu, la béquille a endommagé la coque, le mât est tombé, la balustrade est partie. Le bateau doit partir en chantier.
C'est chez Technologie marine, le chantier naval de Charlie Capelle à Saint-Philibert, que le fileyeur a trouvé refuge depuis quelques jours. Pour le remettre en état de naviguer, il va falloir au moins deux cents heures de travaux . Et tout cela, évidemment, a un coût.
"J'attends l'estimation des assurances mais il y a au moins 40.000 euros de travaux et tout ne sera pas pris en charge" s'inquiète P'tit Jo.
La solidarité des gens de terre
Alors que le pêcheur commencait a se poser de sérieuses questions sur l'avenir de son fileyeur, le salut est venu de Vallet, une petite commune du vignoble nantais. C'est là-bas que vit Laurent Bourichon, un Parisien de 49 ans, qui a passé toutes ses vacances à Portivy lorsqu'il était enfant. P'tit Jo, il le connaît bien.
"C'est une figure locale, on ne peut pas passer à côté. On le croisait tout le temps quand on sortait en mer. Tous les jours sur la cale, je regardais ce qu'il débarquait. Il avait toujours un mot gentil pour les gens".
Laurent a appris les malheurs de son ami sur les réseaux sociaux et notamment sur la page facebook "I love Portivy". "Nombreux étaient ceux qui se souciaient de ce qui lui arrivait et chacun cherchait a savoir comment l'aider".
Tout de suite, Laurent a l'idée de créer une cagnotte sur leetchi "Il y a eu beaucoup de messages de soutien et de belles sommes. Ça n'a pas fait un flop, c'est monté comme la marée. Aujourd'hui, on a dépassé les 2.300 euros et ce n'est certainement pas terminé. Mais quel que soit le montant, c'est déjà gagné. J'espère que ça aidera P'tit Jo à se remettre à flot".
Un geste de solidarité qui a beaucoup ému le pêcheur. Désormais, P'tit Jo n'attend plus qu'une chose : remettre au plus vite son bateau à l'eau et repartir en mer.