Frédéric Thoraval originaire de Lorient est installé à Los Angeles depuis 10 ans. Nommé dans la catégorie du meilleur montage pour le film "Promising young woman" , il s'apprête à savourer cette 93ème cérémonie des Oscars.
"Depuis tout petit, il est passionné de cinéma. Il était sensible, à tout ce qu'il voyait, à ce qu'il entendait. A Groix quand il avait une douzaine d'années, il montait dans la cabine du projectionniste, il était fasciné" se souvient Jacqueline la mère de Frédéric Thoraval.
Demain, c'est le grand jour. Son fils est en lice pour les Oscars, nommé dans la catégorie du "meilleur montage" pour le film "Promising young woman", réalisé par Emerald Fennell. C'est sa troisième nomination avec ce long métrage, après les BAFTA (British Academy of Film and Television Arts) et les ACE (American cinema editors).
C'est au lycée à Brest que Frédéric décide que le montage et le cinéma seront sa vie. Il s'inscrit ensuite au BTS audiovisuel de Roubaix. 600 candidats à l'époque, 24 élus dont il fera partie, une période déterminante qu'il a racontée à nos confrères de France 3 Hauts-de-France.
Jacqueline se rappelle qu'à l'époque, la décision de son fils ne l'emballe pas tellement. "Quand il a choisi l'option audiovisuel, je n'avais jamais imaginé ça, j'aurais voulu qu'il fasse autre chose. On ne connaissait pas du tout ce milieu-là, c'était nouveau."
Depuis, Frédéric s'est fait un nom auprès d'autres grands noms : Luc Besson, Pierre Morel dont le film "Taken" lui ouvre les portes des Etats-Unis. Il vit désormais à Los Angeles, depuis 10 ans. Jacqueline se dit toujours étonnée par les films qu'il monte : "Cela me surprend toujours, car ce sont des films d'action, mouvementés, par rapport à lui qui est posé et calme."
Il a déjà gagné, la nomination c'est énorme.
Le montage, ce n'est pas que technique. On y met beaucoup de soi. Il y a beaucoup de travail pour rentrer dans la tête d'un réalisateur.
Joint par téléphone, Frédéric Thoraval savoure. "Je suis toujours un peu dans la quatrième dimension. Cette nomination c'est une reconnaissance colossale de mes pairs. Même s'il n'y a qu'un gagnant, c'est quelque chose qui restera. Comme je le dis souvent c'est un rêve impossible."
Je suis heureux et étonné d'être nominé. "Promising young woman" n'est pas un film au montage très visible. C'est un mélange de genre, où il y a des changements de ton qui peuvent se ressentir. Les apparences sont plus complexes qu'elles n'en ont l'air.
Demain, il embarque avec lui son assistante Emily Freund pour la cérémonie, à laquelle il pourra participer physiquement. Malgré quelques contraintes : une batterie de tests PCR à faire avant, il ressent une grande excitation. Car pour l'instant "tout reste irréel". Il a prévu le smoking. Ce sera la deuxième fois qu'il en porte un. "La première, c'était pour les BAFTA et j'étais devant mon ordinateur, à 7 h 30 du matin à cause du décalage horaire avec l'Angleterre. Ce n'était pas la même ambiance."
Décontracté, il compte bien profiter du moment. En attendant, il continue ses projets. Un nouveau film se prépare. Mais par "superstition" il préfère ne pas en dire plus.
Une cérémonie des Oscars qui s'adapte à la pandémie
La 93ème cérémonie des Oscars se déroulera dimanche 25 avril, un calendrier inhabituel puisqu'elle a été décalée de deux mois. Covid oblige, son organisation a été revue et se tiendra en grande partie en dehors d'Hollywood, avec une jauge limitée. Frédéric Thoraval se trouvera dans la gare ferroviaire Union Station de Los Angeles, "un lieu pratique avec des hauteurs et un espace extérieur."
La retransmission de l'événement est assurée dans 225 pays. En France, il sera possible de suivre sa diffusion sur Canal +, à partir de 2 h 00 dans la nuit du 25 au 26 avril.