Eric et sa soeur Clotilde font tourner la boutique depuis 33 ans. Ils ont repris la boulangerie familiale ensemble et dimanche 2 mai, c'était la dernière fournée . Ils prennent leur retraite avec le sourire et l'assurance d'avoir des successeurs.
Des fleurs offertes par les clients, des compliments et des mots de sympathie : " On perd beaucoup, ils sont très gentils et dévoués", glisse un habitué . Voila qui fait chaud au coeur d'Eric Lafféach et de sa soeur Clotilde, à l'heure où ils s'apprêtent à prendre leur retraite ensemble, après 33 ans de métier dans la commune de Plumelin, petit bourg morbihannais de 3000 habitants.
Une histoire de famille
Dans la boutique, ça sent le pain chaud et les fidèles sont habitués aux baguettes et aux boules tranchées de la maison. Mais l'enseigne va changer de mains alors, les souvenirs remontent.
Cette cliente raconte : "moi, ça fait 42 ans que je suis là, je revois Eric avec sa mère et son père et sa petite camionnette de livraison."
C'est en effet une histoire de famille comme en en voit de moins en moins dans les commerces. La boulangerie a été créée en 1958 par les parents, elle faisait aussi épicerie à l'époque. Puis c'est à deux que le frère et la soeur vont prendre la relève. Mais aujourd'hui, la décision est prise.
Le métier est fatiguant, chaque jour c'est réveil à deux heures du matin pour pétrir la pâte à pain, alors maintenant on va se reposer!
Un père et son fils reprennent l'affaire
Heureusement pour les habitants de la commune, l'histoire ne va pas s'arrêter là. Non seulement la boulangerie ne va pas baisser le rideau mais les successeurs vont eux aussi travailler en famille, puisque "c'est un père et son fils, venus de Moselle qui vont prendre la suite". Pour cela, la mairie a donné un coup de pouce.
La commune ne pouvait pas perdre sa boulangerie. On a donc investi dans les murs. Pendant 5 ans, les loyers versés par les repreneurs iront en déduction du prix d'achat. Le but final étant qu'ils se portent acquéreurs au bout des 5 ans.
Pour Eric et Clotilde, de quoi partir plus tranquille et pour la commune : du pain béni !