Le maire de Pluneret, près d'Auray dans le Morbihan, et trois familles avaient engagé un bras de fer depuis huit mois. La justice vient de trancher. L'école maternelle de la commune accueillera finalement les enfants âgés de deux ans et demi.
" C'est une satisfaction totale. Nos enfants vont pouvoir faire leur rentrée ". Aurélie Le Douarn, la maman de la petite Edith, est soulagée en ce vendredi 27 août mais regrette tout de même d'avoir dû batailler durant huit mois.
En effet, le maire de Pluneret, Franck Vallein, refusait jusqu'ici l'inscription à l'école maternelle Germaine Tillion des enfants durant l'année de leurs trois ans.
"L’école n’est pas une garderie !"
Pour l'élu, l'argument est le suivant : "Le rythme scolaire ne se prête pas à des enfants de deux ans et ils n’ont pas à subir celui de leurs parents. L’école n’est pas une garderie !"
Saisi en référé par trois familles, le tribunal administratif de Rennes a finalement tranché. Le juge des référés a émis des doutes sur la légalité de la décision du maire et l'enjoint désormais d'autoriser l'inscription des enfants de deux et demi en attendant un jugement sur le fond.
Des enfants partis dans les communes voisines
"Cette position du maire a terni l'image de la commune. Par précaution, certains parents ont dû déja inscrire leurs enfants dans les communes voisines. Ma fille Oanell était très demandeuse de rejoindre ses deux soeurs à l'école. Le corps enseignant et les parents d'élèves seront toujours plus à même d'évaluer les besoins d'un enfant qu'un maire", explique un parent d'élève, impliqué dans le dossier.
La fédération des Conseils des Parents d'élèves du Morbihan qui a épaulé les familles dans ce bras de fer se réjouit de cette décision de justice : "Le code de l'éducation prévoit l'accueil des enfants de moins de trois ans si l'école bénéficie de locaux, de matériel et d'enseignants formés pour répondre à la demande. A Pluneret, c'est le cas. Espérons que la position du maire ne s'explique pas par des objectifs d'économies au détriment de l'enseignement public."
Le maire a désormais 15 jours pour se pourvoir en cassation.