Rapporteure de la dernière loi immigration, la sénatrice "Les Républicains" du Morbihan Muriel Jourda a été élue présidente de la commission des Lois. Proche de Bruno Retailleau, elle devient la première femme à occuper ce poste-clé.
La sénatrice Les Républicains du Morbihan et rapporteure de la dernière loi immigration, Muriel Jourda, a été élue mercredi présidente de la commission des Lois du Sénat.
La sénatrice, désignée en interne par le groupe LR pour candidater, a récolté 27 voix, contre 14 au socialiste Jérôme Durain (et huit votes blancs ou nuls).
Elle prend la succession de François-Noël Buffet, devenu ministre des Outre-mer en septembre, et devient la première femme à occuper ce poste-clé de la chambre haute.
Un accord conclu de longue date au sein de la majorité sénatoriale, une alliance LR-centristes, assure à LR la présidence de cette commission saisie de tous les sujets régaliens (sécurité, immigration, justice...)
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Une ligne droite dure
Fait rare au Sénat, la gauche lui avait néanmoins opposé un candidat, pour manifester sa désapprobation face au choix par LR de ce profil incarnant une ligne dure de la droite, ont expliqué plusieurs sources parlementaires.
Muriel Jourda, 56 ans, est politiquement proche de son ancien président de groupe devenu ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau. Elle avait notamment occupé le rôle de corapporteure de la dernière loi immigration, adoptée en décembre 2023 puis partiellement censurée par le Conseil constitutionnel.
La sénatrice faisait partie intégrante de la commission mixte paritaire qui avait réuni députés et sénateurs pour aboutir à un accord, scellé à l'époque entre Matignon et Les Républicains. Un compromis avait causé le malaise d'une grande partie de "l'aile gauche" des macronistes.
Comme une minorité de sénateurs LR (38 au total), elle s'était par ailleurs opposée à l'inscription dans la Constitution de la "liberté garantie" à avorter, lors du Congrès du Parlement à Versailles en mars.
Cette avocate de métier sera donc un grand appui pour Bruno Retailleau et son nouveau projet de loi immigration prévu pour début 2025, reprenant les mesures les plus sévères de la dernière loi, censurées par le Conseil constitutionnel, car jugées sans lien suffisamment clair avec le texte initial.