Une centaine de personnes se sont rassemblées devant la préfecture de Pontivy, dans le Morbihan, pour dire leur opposition au développement de la méthanisation en Bretagne. Ils répondaient ainsi à l'appel du CNVMCH, le collectif national vigilance méthanisation canal historique qui dénonce l'opacité existante autour des projets.
"Non aux usines à gaz". Le message inscrit sur les ti-shirts des participants au rassemblement a le mérite d’être clair. Mais plus qu’une manifestation de simple contestation, le rendez-vous est surtout l’occasion pour les organisateurs d’expliquer les raisons de leur opposition au développement de la méthanisation en Bretagne.
Une guerre de l'information
Une vraie lutte de l’information difficile à mener. "On n’a pas les budgets des énergéticiens, des chambres d’agriculture et autres, explique Florence. Il y a un matraquage publicitaire incroyable qui est fait pour essayer de développer la méthanisation, car c’est un choix gouvernemental actuellement. Mais on fait ce qu’on peut " avoue l'adhérente de Transparence Chapelle Neuve.
Cette association a réussi à bloquer le projet de méthaniseur de la Chapelle-Neuve dans le Morbihan, la préfecture rejetant la demande d’exploitation. Une victoire symbolique qui illustre la difficulté des opposants à se faire entendre.
"Souvent l’enquête publique est terminée qu’on ne savait même pas qu’il y en avait une. C’est quand même un mépris des administrés, et de la consultation publique"
Patrick membre de l'association Transparence Chapelle Neuve
"Dans beaucoup de situations que nous décrivent les différents collègues de différentes associations, on est toujours pris de court, réagit Patrick. Ça donne toujours l’impression d’être fait en sous-main, de façon sournoise, l’été… Et souvent l’enquête publique est terminée qu’on ne savait même pas qu’il y en avait une. C’est quand même un mépris des administrés, et de la consultation publique" commente l’adhérent de l’association Transparence Chapelle Neuve.
Se mobiliser pour freiner la course à la méthanisation soutenue par le gouvernement
Pour l’heure, moins d’1% de la consommation de gaz en France est issue de la méthanisation. Pour le collectif à l’origine de cette mobilisation, il est encore temps d’agir.
"Ce qui fait peur, c'est qu’il est prévu, dans les textes officiels et la programmation pluriannuelle de l’énergie, de multiplier par dix la méthanisation en 10 ans. Là, on est à 0,9 % peut-être 1,5%, mais multiplier par dix, ce n'est pas possible" réagit Jean-Pierre Le Lan du Collectif national vigilance méthanisation canal historique. Il croit encore à la force de la mobilisation, mais avoue "on a conscience que ça va être dur".
Selon les derniers chiffres officiels, la Bretagne qui est la première région d'élevage en France, compte 215 unités de méthanisation en fonctionnement, auxquelles s’ajoutent 26 en travaux et 18 en projet. Ces chiffres la place en tête des régions de France qui compte le plus de méthaniseurs.