Soulagés, mais prudents les gérants de discothèques. Après l'annonce de la réouverture des boîtes de nuit le 16 février, ils affichent une satisfaction mesurée. Et s'interrogent notamment sur les conditions exactes de réouverture.
Les patrons de discothèques ont poussé un "ouf" de soulagement après l'annonce par le Premier ministre d'une réouverture de leurs établissements mi-février. Impatiemment attendue, elle ne devrait pas s'accompagner d'un test négatif imposé aux clients en plus du pass sanitaire... sauf si la situation sanitaire se dégradait.
Fermées depuis le 10 décembre car jugées propices aux contaminations par le Covid-19 comme ailleurs en Europe, les discothèques rouvriront le 16 février et consommer debout dans les bars sera à nouveau autorisé, a annoncé Jean Castex à la veille de la décision du Conseil constitutionnel sur le projet de loi faisant du pass sanitaire un pass vaccinal.
Soulagement...
"La profession est hyper soulagée", a reconnu Thierry Fontaine, président de la branche nuit du principal syndicat de l'hôtellerie-restauration, l'Umih.
Cette décision était ardemment attendue : ces établissements, parmi les plus sinistrés par la pandémie, auront ainsi gardé portes closes dix semaines, après une première période de 16 mois d'inactivité forcée du début de la crise sanitaire jusqu'en juillet 2021
"Mais qu’au final, on ne nous impose pas un test en plus du pass vaccinal, sinon on ne réouvre pas..."
"On va pouvoir retravailler, remettre de la musique dans la boîte. Alors c'est vrai, on est content, mais on reste prudent".
A Pontivy, Régis Toutain est le gérant du Missyl. Sa boîte de nuit peut accueillir 274 personnes. Il emploie 7 salariés sans compter les prestataires qui viennent assurer la sécurité.
"D’abord, explique celui qui est aussi le vice-président des discothèques du Morbihan pour l’UMIH, il faut savoir dans quelle conditions on va rouvrir… Faudra-t-il remettre le masque pour les gens qui ne consomment pas ? Et puis surtout, nous n’avons pas encore l’assurance qu’il ne faudra pas de test en plus du pass vaccinal."
"La plupart des gens ont fait l’effort de se vacciner. Trois doses. Qu’on ne nous demande pas en plus de leur imposer un test négatif. Sinon, on n’ouvre pas. Les organisations professionnelles y sont opposées, le Ministre le sait. C’est trop restrictif, les gens ne viendront pas, ils sont débordés. Je rappelle qu’on a eu des clients à qui les pharmaciens ont refusé des tests pour aller en boite de nuit".
"Et c’est aussi une façon de nous annoncer qu’on ferme trois semaine de plus..."
Et le patron du Missyl voit aussi le verre à moitié vide,
"Ils sont très malins là-haut. Ils nous annoncent le 20 janvier qu’on réouvre le 16 février. Alors, forcément, on ne peut qu'être content. Sauf qu’on était fermés logiquement jusqu’au 24 janvier."
"Donc, en gros, on nous annonce une bonne nouvelle pour en maquiller une mauvaise : le fait qu’on ferme encore trois semaines. S’ils nous avaient juste annoncé 3 semaines de fermeture supplémentaires, tout le monde aurait toussé. C’est subtil.
Régis Toutain, gérant du Missyl à Pontivy
"Et puis, termine le vice président des discothèques du Morbihan, on attend toujours le remboursement du chômage partiel. On n’a pas encore touché les aides. On a été prélevé par l’Urssaf. Les annonces, c'est bien, mais derrière, ca ne suit pas vraiment."