Les incendies de Brocéliande et des Monts-d'Arrée ont marqué les esprits l'été dernier en Bretagne. Alors que la météo des forêts est lancée aujourd'hui, l'académie militaire de Saint-Cyr-Coëtquidan montre qu’elle aussi fait de la prévention en adaptant les entrainements. En 2022, une centaine d'hectares sont partis en fumée sur le camp militaire.
Le drapeau rouge est hissé dans le camp de Saint-Cyr-Coëtquidan. Les militaires simulent des conditions de fort risque d'incendie auquel ils pourraient être confrontés cet été. Sur ce centre national d’entraînement au tir, les séances opérationnelles devront être adaptées.
5 300 hectares sous surveillance
Le fusil d’assaut restera autorisé mais d’autres armes seront interdites : "Si on laisse des tirs avec des balles traçantes, les fumigènes ou les mortiers de 80 alors que la végétation est sèche et que les températures ne font que monter, on risque l'incendie", prévient le commandant Joël, chef du détachement espace d'entraînement. "Cette mesure, c'est du bon sens."
Du bon sens face au risque majeur que représente le feu. Une patrouille de pompiers militaires circule toute la journée sur le site de 5 300 hectares, prête à intervenir. Des patrouilles qui s'intensifieront avec l'augmentation des températures.
Une centaine d'hectares partis en fumée en 2022
Sur le site de l’académie, les séquelles de l’incendie de Campénéac qui s’est déclaré le 12 août sont encore bien visibles. "Le feu a brûlé 30 hectares de résine, se souvient le caporal-chef David Leclaire, pompier des forces terrestres. Ça a été assez compliqué dans le sens où il a été très rapide et a été difficile à éteindre."
L'été dernier, cent hectares ont brûlé sur la vaste zone de l’académie dont 1% lié à l’activité d’entraînement, affirment ces militaires. Le dernier date du 20 avril dernier. Une fusée éclairante aurait détruit un peu moins d'un hectar de forêt. "Il y a toujours deux, trois départs de feu qui sont jugulés très rapidement", assure le commandant Joël.
Aujourd'hui, ce sont plutôt les activités malveillantes qui mettent le feu à l'espace d'entraînement plutôt que la préparation opérationnelle de l'académie militaire.
Commandant Joël, chef du détachement espace d'entraînement
Face à ces incendies, des pare-feu naturels ont été de solides alliés. Des zones fauchées, qui permettent d’éviter la propagation de flammes vers le camp ou vers l’extérieur.
"Chaque année, on vient réfléchir pendant l'hiver pour savoir quelle zone il faut ouvrir, comment empêcher les propagations de feu", explique le commandant Joël.
Pour stopper le feu, l’Académie dispose de cinq réserves d’eau naturelle et de trois citernes de 100 mètres cubes chacune qui peuvent aussi servir aux pompiers civils pour se ravitailler en cas d’incendies dans les communes attenantes.