Le photographe a reconnu à la barre avoir eu des relations sexuelles avec sa nièce, mais "à sa demande". L'Avocat Général a requis 7 ans de prison contre lui. Le verdict est attendu dans la soirée.
Le parquet a requis vendredi sept ans de prison contre Philip Plisson au dernier jour de son procès à Vannes pour le viol de sa nièce.
Le photographe de 67 ans, dont les clichés des côtes bretonnes se sont vendus à des millions d'exemplaires, devait être fixé sur son sort dans la soirée.
Poussé dans ses retranchements par la partie civile, il a maintenu qu'il n'avait pas violé sa nièce Dorothée à l'été 1999 dans la maison familiale de la Trinité-sur-Mer, alors que la jeune fille était tout juste majeure.
Lors d'une déposition de plus de deux heures, il a maintenu que sa relation avec la jeune fille avait été consentie. "Avec Dorothée, c'était très tendre, très tactile. Je lui ai dit à plusieurs reprises d'arrêter de me coller", a-t-il dit, tout en faisant amende honorable.
"C'est un comportement anormal, que je regrette. Je n'ai pas attendu d'être à la barre pour culpabiliser", a lancé l'accusé.
Alors que sa femme et ses enfants ont défendu leur mari et père mercredi, expliquant que ce dernier avait été piégé par Dorothée, décrite comme une "allumeuse", Philip Plisson a rejeté cette description. "Elle était belle, elle ne laissait personne indifférent et elle était spontanée", a-t-il simplement indiqué.
Interrogé sur le viol, qui se serait produit un matin dans la chambre de la jeune fille, le photographe n'a voulu y voir qu'une "étreinte" sans pénétration, en contradiction avec ses déclarations lors de sa garde à vue. A propos de cette contradiction, il a expliqué qu'il avait été "rudoyé" pendant sa garde à vue, une affirmation rejetée par l'avocat général au vu de l'enregistrement de l'interrogatoire policier.
Emprise psychologique
Dorothée, une jeune femme brune aux grands yeux bleus aujourd'hui âgée de 35 ans, a maintenu ses accusations jeudi, expliquant aux jurés comment sa fascination pour la réussite de son oncle s'était transformée en emprise psychologique, puis en relation sexuelle imposée.
Dans sa plainte, déposée en 2008, la jeune femme accusait son oncle de l'avoir forcée à des attouchements pendant quatre étés de suite, de 1996 à 1999, alors qu'elle n'avait au début que 15 ans.
"Il agissait toujours violemment, de manière bestiale", déclarait alors la jeune femme.
Les faits commis alors qu'elle était mineure n'ont au final pas été retenus par la chambre de l'accusation de la cour d'appel de Rennes qui a statué l'an dernier. Celle-ci n'a retenu que le viol présumé commis à l'été 1999, une fois Dorothée devenue majeure.
Dans son ordonnance de renvoi, le juge d'instruction a fait le portrait d'un homme qui s'est "servi de sa position sociale et de sa notoriété pour accroître son influence sur une jeune fille qui l'admirait (...) Il a mis en place une emprise psychologique" pour abuser d'elle.