Le photographe a bien reconnu une relation sexuelle avec sa nièce à l'été 2009 dans la maison familiale, mais "consentie".
Philip Plisson, 67 ans, a toujours démenti avoir violé sa nièce Dorothée à l'été 1999 dans une maison familiale à la Trinité-sur-Mer. Il a redit la même chose par la voix de son avocat à l'ouverture de son procès aux Assises de Vannes, en parlant d'une relation sexuelle "consentie".
Dans sa plainte, déposée en 2008, la jeune femme accusait son oncle de l'avoir forcée à des attouchements pendant quatre étés de suite, de 1996 à 1999, alors qu'elle n'avait au début que 15 ans. Les faits commis lorsqu'elle était mineure n'ont pas été retenus par la chambre de l'accusation de la Cour d'Appel de Rennes lors du renvoi du procès aux Assises.
"Il agissait toujours violemment, de manière bestiale", accuse la jeune femme en marge du procès. "Il ne pouvait ignorer sa réticence", peut-on lire sur le texte de la plainte. Dans son ordonnance de renvoi, le juge d'instruction a fait le portrait d'un homme qui s'est "servi de sa position sociale et de sa notoriété pour accroître son influence sur une jeune fille qui l'admirait (...) Il a mis en place une emprise psychologique" pour abuser d'elle.
La famille fait bloc
Lors de la première journée d'audience, les proches du photographe l'ont défendu, expliquant qu'il avait été piégé par sa nièce. Sa femme, Marie-Brigitte, a expliqué que sa nièce était "très aguicheuse". "Elle était toujours collée à lui. Je n'ai pas voulu faire de scandale familial, maisj'aurais dû", a-t-elle déclaré à la cour.
Comme une des avocates de la plaignante lui demandait si son mari avait été victime de sa nièce, elle a répondu : "quelque part, oui".
Les trois enfants du couple ont abondé dans le même sens. "Pour moi, c'est une histoire qui a été montée, c'est de la jalousie" face à la réussite du photographe, a accusé sa fille, Anne. Guillaume, qui travaille avec son père, a assuré n'avoir jamais constaté chez lui de "geste ou de regard tendancieux" lorsqu'il photographiait des modèles féminins.
Interrogé par les parties civiles, Philip Plisson s'est reconnu un défaut : la sensibilité. "Je suis très émotif", a-t-il dit. "Je sais que vous voudriez me faire dire que je suis imbu de moi-même, que le succès m'est monté à la tête, c'est ce que j'ai lu pendant cinq ans sur moi".
Il menaçait de me détruire
Dorothée est aujourd'hui une jeune femme brune aux grands yeux bleus âgée de 33 ans. Avant l'audience, elle a expliqué à la presse pourquoi elle avait attendu 2008 pour porter plainte.
"Il menaçait de détruire ma famille, de me détruire. Je pensais que jamais je ne pourrais parler. Aujourd'hui, je cherche à me reconstruire", a-t-elle déclaré.