Vannes-PSG, c'était la promesse d'une grande fête du foot dans la préfecture du Morbihan ; mais Covid oblige, c'est sans écran géant, sans événement festif et avec un stade à moitié vide que la ville accueillera les Parisiens lundi. Dans les rues, les habitants font grise mine.
"Nous n'avons pas prévu d'événement particulier. C'est très compliqué d'organiser des festivités avec la pandémie", confie à l'AFP le maire de Vannes David Robo. "Mais nous ferons des choses symboliques comme illuminer l'hôtel de ville aux couleurs du Vannes Olympique Club (VOC)".
Au stade de la Rabine, le retour des jauges, annoncé lundi par le Premier ministre Jean Castex, fait que seules 5.000 personnes - sur 9.600 possibles - assisteront à ce 16e de finale de la Coupe de France. La buvette du stade sera fermée. Pas de quoi décourager le directeur du club, Maxime Ray, qui ne cache pas son enthousiasme et qualifie cette rencontre de "stratosphérique".
Un sentiment partagé par le maire : "On est sur une très bonne ambiance, en ville et dans l'équipe, assure-t-il. Il y a eu une véritable frénésie lors de l'achat des places qui sont toutes parties en seulement deux heures".
Un sentiment de fête gâchée par les mesures sanitaires
Mais dans les rues de la ville, et notamment au bar "Le comptoir du port", les avis sont plus mitigés. "Il y a une certaine effervescence d'un point de vue sportif. Après dans la ville...c'est calme", commente le gérant. "On a deux télévisions donc on va évidemment diffuser le match", affirme le directeur du bar le Gambetta, Stéphane Nicolae. "On le diffuse dans l'espoir d'avoir du monde mais avec les jauges, les mesures sanitaires et les gens assis... ça va être gai. Un but, ça va leur coûter 135 euros" s'ils se lèvent d'un bond, lâche-t-il, ironique.
A partir de lundi, chaque client qui consommera debout dans un bar ou un restaurant sera passible d'une amende forfaitaire de 135 euros, selon les mesures sanitaires annoncées lundi par le gouvernement.
"On espère qu'il y aura de l'ambiance. Mais l'ambiance, c'est quoi ? C'est les mecs debout et les buvettes. Et là, il n'y a rien de tout ça", surenchérit-il, blasé. Accoudé au bar un journal à la main, Stéphane Monnier, fidèle client et speaker du Vannes Rugby Club, est du même avis. Pire, il craint une annulation de la rencontre.
"Si ça se trouve, le match ne sera même pas joué. Un joueur peu tomber malade ou être cas contact. Tout est possible aujourd'hui", soupire-t-il, en espérant tout de même voir son équipe gagner "2-1" et les jeunes au rendez-vous. Pour Emeric Brohan et Corentin Bazin, deux supporteurs du VOC, ce match est immanquable : "C'est du quasi jamais vu dans l'histoire du club alors on va en profiter", assure Emeric, Vannetais d'une vingtaine d'années.
Restrictions ou non, lui et son ami iront soutenir leur équipe : "Je n'ai même pas essayé d'avoir des places au stade, vu le monde", confie Emeric, légèrement déçu. "Mais on ira au bar, assure Corentin. On est sûrs que l'ambiance va être au rendez-vous".