C'est une légende bretonne de l'athlétisme, Francis Kerbiriou, médaillé de bronze aux JO de Munich en 1972 sur le relais 4x400 m. Il a consacré sa vie au sport en Bretagne. Il espérait une reconnaissance pour ce travail accompli. Après avoir été oublié par la ville de Rennes et le département d'Ille-et-Vilaine, le champion olympique a été retenu par le COJOP pour porter la flamme à Vannes ce 6 juin.
"Il me reste une place de porteur de la flamme olympique à Lorient et une à Vannes, est-ce que ça t'intéresse ?" Au bout du fil, c'est Tony Estanguet. Le président des Jeux Olympiques Paris 2024 appelle Francis Kerbiriou, cette légende bretonne de l'athlétisme médaillé de bronze aux JO de Munich en 1972 sur le relais 4x400 m.
Dans un article de nos confrères du journal Ouest France, le champion breton évoquait sa peine de ne pas avoir été retenu pour porter la flamme olympique lors de son passage en Ille-et-Vilaine - et notamment à Rennes - samedi 1er juin.
"J'étais très peiné"
"J'étais très peiné par ça, développe-t-il. C'était une forme de non-reconnaissance du travail accompli." Car Francis Kerbiriou n'est pas que champion olympique, il a aussi beaucoup donné de son temps et de sa personne pour le sport breton. Mais on y reviendra un peu plus loin.
"L'article évoquant mon état d'âme est arrivé devant Tony Estanguet qui en a pris connaissance. Il m'a appelé lundi dernier pour me dire que le COJOP (Comité d'organisation des jeux olympiques et paralympiques) avait des places réservées pour les porteurs de flamme." Il a le choix entre Lorient et Vannes.
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Porteur de flamme de dernière minute
"J'ai choisi Vannes car j'ai un pied à terre à Saint pierre de Quieberon, c'est notre petit paradis. Voilà ! Cela s'est fait ainsi, au dernier moment car je n'ai eu la confirmation qu'hier - mercredi 5 juin. Ça fait partie des petites surprises de la vie et ça rajoute à l'émotion."
De la déception vient l'immense joie. Être porteur de flamme c'est la reconnaissance de son travail accompli : "J'ai consacré une cinquantaine d'années de ma vie au sport."
De champion, il a ensuite été professeur d’éducation physique, responsable du Pole France Athlétisme à Rennes, dirigeant pendant douze années d’une section sportive d’athlétisme ou encore délégué régional jeunesse et sport pour "promouvoir des projets des ligues et des comités, tous sports confondus."
Un beau parcours... de belles rencontres et de nombreuses anecdotes. "À l'époque, il n'y avait pas de ligue de surf en Bretagne, seulement des clubs privés. On a monté de toutes pièces la ligue de surf de Bretagne. Alors que si vous posez une planche sur le sable, je suis bien incapable de tenir dessus !"
Un 200 mètres, le plus lentement possible
L'homme est humble. Son immense émotion, cette reconnaissance, il les partage avec sa famille. "Mes enfants et petits enfants seront là à Vannes pour me voir passer. C'est un moment aussi important pour eux que pour moi."
Il ne va pas courir 400 mètres ce jeudi 6 juin. "C'est un 200 mètres mais ça va se faire tranquillement. Plus ça prendra du temps, plus je prendrai du plaisir à le faire. À la différence du 400 mètres !" Le champion olympique portera la flamme à 18h50.
Suivez le parcours de la flamme sur la chaîne France TV Paris 2024