Ça fait quoi de porter la flamme olympique ? "On se sent comme une vedette", la fierté partagée des relayeurs

Les jours passent, la flamme circule de ville en ville et attire la foule à chaque étape. Au cœur de toutes les attentions : un flambeau de 1,5 kg et des porteurs tout sourire. En Bretagne, ils sont 469 à avoir ce plaisir. Que ressent-on en tant que porteur de flamme olympique ? Jérémy, Elodie et Guy ont accepté de nous raconter comment ils ont vécu leur moment de gloire éphémère.

"C'était un rêve d'enfant, c'était incroyable !" Jérémy est encore sur son petit nuage. Samedi 1er juin, ce dessinateur de profession s'est retrouvé relayeur de la flamme olympique dans les rues de Fougères. Une expérience unique qu'il n'est pas près d'oublier.

"Depuis tout petit, depuis les JO de 2004 à Athènes, puis ceux de Turin en 2006, je ne sais pas pourquoi, mais je suis passionné par le relais de la flamme et les Jeux olympiques en général, explique-t-il. Donc le fait de porter la flamme, pour moi, c'était quelque chose de génial !"

Dans la peau d'un cycliste sur route

Sélectionné par Coca-Cola, le partenaire officiel de ce relais, Jérémy avait candidaté pour vivre de l'intérieur ce qu'il considère comme un moment historique. "Je suis fan de cyclisme et je suis souvent les courses sur route où il y a plein de gens autour. Là, j'avais l'impression de vivre ce que peuvent ressentir des sportifs qui font ce type de course, c'était fou."

Porté par la foule, le jeune homme qui n'est habituellement pas vraiment sportif, s'est vu samedi pousser des ailes : "Le long de la route, des gens que je ne connaissais pas disaient mon nom, c'était fou !"... Les spectateurs nous soutenaient, ils nous encourageaient en citant nos prénoms que la caravane publicitaire annonçait avant notre passage. C'était trop bien !"...

"J'ai même une petite anecdote...", rajoute l'illustrateur dessinateur habituellement plus anonyme :

Moi, je ne suis pas athlète, mais pendant que je courais avec la torche, il y a une dame qui m'a dit 'bravo pour les médailles'... Et par réflexe, j'ai dit 'merci', alors que je n'ai jamais eu aucune médaille !... [Rires] C'était drôle.

Jérémy Diguerre, dessinateur illustrateur

De là à créer une vocation, et à se mettre à la course à pied ? Jérémy en avait l'envie, la voilà décuplée... "Du marathon, semi-marathon peut-être, franchement, ça donne trop envie, mais faut je refasse une petite mise en forme avant !" Vélo ou course à pied, des sports avec le soutien du public qui aide à avancer.

"Je ne vivrai ça qu'une fois dans ma vie !"

Élodie Hoffmann a pris son relais quelques kilomètres plus loin, à Saint-Just. "À 16h19 exactement." Proviseure du lycée Sévigné labellisé sport de haut niveau, à Cesson-Sévigné – ville retenue comme centre de préparation aux Jeux de Paris – elle, a été proposée par le directeur académique et le rectorat. "Quand j'ai appris que j'allais porter la flamme par un appel du directeur jeunesse et sport, j'ai fait des bonds dans mon bureau, j'étais tellement émue, tellement heureuse, tellement comblée et reconnaissante..."

Les adjectifs manquent à cette jeune cinquantenaire, très fière de porter ainsi au sens propre, les valeurs de l'olympisme : "Dépassement de soi, amitié, courage... des valeurs qu'on porte au quotidien pour nos élèves et avec nos équipes." La proviseure est très impliquée sur les questions d’inclusion à l’école et sur le double parcours des étudiants sportifs. "Porter la flamme olympique pour moi, c'est vraiment incarner cette lutte contre toutes les discriminations et toutes les exclusions."

En courant ses 200 petits mètres, c'est aux élèves, aux professeurs et à tous ses collègues de l'Education nationale qu'elle a pensés : 

J'ai suivi les conseils qu'on nous a donnés : j'ai trottiné pour profiter un maximum de ce moment et en faire profiter le public : c'était un grand moment de partage.

Elodie Hoffmann, proviseure du lycée Sévigné

Dans la foule de 5.000 personnes : des amis, des collègues, la famille dont sa fille qui se prénomme Liberté "tout un symbole" : "J'ai ressenti de la fierté et beaucoup d'émotions. Ce fut un grand moment de joie, de bonheur, de vie et de fraternité... Je savais que je ne vivrai ça qu'une fois dans ma vie, c'est une chance de pouvoir le vivre donc l'idée c'est de le partager."

"Au nom de ces milliers de bénévoles..."

Grosse émotion aussi pour Guy Bizeul qui lui est monté sur la scène du Liberté de Rennes en toute fin d'après-midi. "On a été avisé tardivement que c'était dans la salle de concert, moi je pensais qu'on allait faire un petit parcours dehors..." Le sportif de 95 ans ne demandait qu'à trottiner, il a été un peu frustré : "Oui, petite déception surtout parce que les places étaient limitées dedans. J'avais plein d'amis, de famille et de gens du tennis de table qui n'ont pas pu entrer... Mais bon, il y avait quand même 5.000 spectateurs à l'intérieur."

En tant que capitaine du relais collectif, c'est lui qui a porté la flamme sous les projecteurs : "Je me suis présenté avec le flambeau allumé sur la scène avant de le transmettre aux 23 autres relayeurs. Et quand je l'ai présentée à la foule, j'ai dû prendre la parole, j'aurais voulu dire beaucoup de choses, m'enfin..."

Footballeur et pongiste depuis des années à Brécé, l'homme cumule 72 années de bénévolat. Sur scène, il a parlé au nom de ces milliers de bénévoles qui œuvrent tous les week-ends et soirées au profit de la jeunesse... "

Les gens ont applaudi, il y en a même qui criaient 'Guy, Guy, Guy'... [rires] ça fait toujours plaisir [sourires] j'étais une petite vedette !

Guy Bizeul, 72 ans de bénévolat

Un moment de gloire dont le sportif rêvait. Voilà son rêve exaucé même si l'homme de 95 ans nourrit quelques regrets : "Après coup, j'ai pensé que j'aurais pu dire que le sport conserve..." Le Brétillien en fait la démonstration toutes les semaines puisqu'il joue deux fois par semaine au tennis de table et part début juillet à Rome pour disputer les championnats du monde vétérans."Avec un bon espoir de médaille en double mixte..."

Ce jeudi 6 juin c'est dans le Morbihan que la flamme olympique va se déplacer et créer de nouvelles émotions. Relais à suivre en direct sur notre site internet. Le lendemain, vendredi 7, ce sera au tour des Finistériens de vibrer.

Suivez le parcours de la flamme sur la chaîne France TV Paris 2024

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