Une peine de 15 à 18 ans de réclusion a été requise devant la cour d'assises du Morbihan contre une femme de 47 ans pour le meurtre de son compagnon, des faits pour lesquels elle comparaît pour la troisième fois.
L'avocat général Stéphane Cantéro a également requis l'instauration d'un suivi socio-judiciaire avec injonction de soins psychologiques ou psychiatriques.
Véronique Guillout, mère de trois enfants, est accusée d'avoir étranglé Richard André, son conjoint, le 5 janvier 2011 avec une ceinture de kimono avant de brûler le cadavre pour le faire disparaître.
Un homme "violent avec elle"
Les gendarmes avaient retrouvé le lendemain le corps en partie calciné de l'homme âgé de 40 ans dans sa voiture stationnée le long d'un chemin de campagne sur la commune de Messac (Ille-et-Vilaine). Véronique Guillout avait avoué le meurtre en garde à vue et assuré que son compagnon, avec lequel elle avait eu une fille en 2008, avait été violent avec elle.
"Une histoire romancée par l'accusée" pour l'avocat général
Stéphane Cantéro, l'avocat général, a dénoncé dans ses réquisitions une "histoire romancée par l'accusée". "Ce procès n'est pas emblématique des violences faites aux femmes", a-t-il asséné. "On ne nous fera pas avaler la salade du crime passionnel. Il ne faut pas se tromper : Richard André n'était pas un tyran domestique. C'est bien lui la victime."
Du côté des avocats des parties civiles, Me David Le Reste a évoqué "une femme jalouse et rancunière" et Me Erwann Prigent a fustigé "un acte de barbarie impardonnable". Jeudi matin, Véronique Guillout a "demandé pardon" à la fille aînée de Richard André, ses parents et son frère, présents dans la salle.
Condamnée à 15 ans en première instance et en appel
L'accusée avait été condamnée à 15 ans de réclusion criminelle en première instance, puis en appel. Ce troisième procès intervient après une décision de la Cour de cassation qui a cassé l'arrêt de la cour d'assises d'appel. L'accusée comparaît libre et sous contrôle judiciaire. Elle avait été remise en liberté fin 2016, après près de six ans de détention préventive. Le verdict est attendu vendredi.