Des opticiens vannetais ont emménagé temporairement dans une pizzeria. L'équipe travaillait jusque-là dans une galerie commerciale, fermée à cause des restrictions sanitaires. La cohabitation fonctionne et profite aussi bien aux opticiens qu'au restaurateur.
"On est devenus du jour au lendemain non essentiels". Françoise Mahé est la gérante de Lynx optique à Vannes. Alors que son activité entre dans la liste des commerces autorisés, la boutique a fermé car elle se situe dans un centre commercial de plus de 20 000 m². "Nous avions des lunettes à livrer, des commandes en cours, des adaptations à faire. Il fallait que l'on trouve une solution pour continuer. Nos salariés se retrouvaient en chômage partiel et perdaient le moral (ils sont six en tout)", explique Françoise.
Des opticiens dans une pizzeria
Françoise et son responsable décident de chercher un endroit, pour s'installer temporairement. Ils prennent contact avec d'autres commerçants du secteur, à proximité de leur magasin. Très vite, Hervé Fauvelet, gérant de la pizzeria Del Arte de Parc-Lann leur répond. "Nous, on était fermés depuis le 5 décembre, j'avais même arrêté la vente à emporter, ça ne valait plus le coup. Je passais quand même au restaurant pour faire l'entretien plusieurs fois par semaine. Je me rendais au centre commercial pour déjeuner et c'est là que je me suis rendu compte que les galeries étaient désertes. Je me suis demandé comment je pourrais aider ces gens-là", raconte Hervé.
C'est un échange de bon procédé, c'est une belle solidarité entre commerçants mais cela renforce la complicité aussi avec nos clients
Françoise et ses collègues déménagent donc, avec leur matériel informatique, leurs équipements d'optique. Ils ont signé une convention d'occupation d'un local commercial à titre grâcieux. Et depuis le 22 mars, la salle principale du restaurant accueille désormais leurs clients. Mais pas que. Hervé s'est relancé dans la vente à emporter, redynamisé. Il reçoit à nouveau des commandes. Petit plus, Françoise lui achète des pizzas qu'elle offre à 1 euro, dès qu'un client achète une paire de lunettes. Chacun retrouve de la confiance.
Françoise et Hervé confient que la crise aura quand même eu du bon, comme leur rencontre. Ils n'ont pas été les seuls à devoir s'adapter. A Rennes, David lui aussi opticien et privé de boutique s'est mis à rendre service à sa clientèle, dans la rue.