Olivier Bertaud, ex-président du Laboratoire de la mer, revient sur les conditions rocambolesques de son licenciement, lundi dernier. Et demande au président François Hollande d'intervenir pour éviter un dépecage de l'entreprise.
La semaine dernière encore, Olivier Bertaud était un patron heureux. Son entreprise - Le Laboratoire de la mer - est le leader mondial du spray nasal avec son produit phare : Physiomer. La petite PME malouine de 130 salariés connaît une croissance à deux chiffresde (35 % au premier trimestre 2016) et un chiffre d’affaires estimé à 42 millions d’euros,
Mais elle n'est pas maître de son destin : Le Laboratoire de la mer appartient au groupe américain Perrigo. Lundi, des représentants des actionnaires du groupe débarquent à Saint-Malo (35) et le virent de son poste, sans explications, en une poignée de minutes.
"C’est une équipe de mercenaires qui a été envoyée pour prendre le contrôle de Laboratoire de la mer", dénonce Olivier Bertaud, ex-président de l'entreprise. "Ils m’ont dit qu’ils restructuraient, qu’ils transféraient les services centraux en Irlande. Quelques minutes après que j’ai quitté l’entreprise, une équipe de dix personnes est arrivée en rigolant et en se moquant de mes collaborateurs pour prendre le contrôle de l’entreprise."
Aujourd'hui, Olivier Bertaud en appelle à François Hollande. Il craint que les actionnaires vendent une partie de l'outil de travail.
"C’est une petite PME qui brille dans le monde entier (…) Je fais un appel fort à notre président, à François Hollande, je pense qu’il doit s’occuper de ce dossier. C’est l’avenir de la France, du tissu industriel. On est une entreprise formidable avec une croissance exceptionnelle. 85% de notre chiffre d’affaires à l’export. On peut pas se laisser dépecer comme ça et certainement pas par cette méthode", lance-t-il.
L'interview dans son intégralité :