La verrerie Saverglass rencontre des difficultés financières. Cette usine spécialisée dans le verre haut de gamme fait partie des plus vieilles industries du Havre. Elle fait face à une baisse des commandes et une augmentation des coûts. Conséquences : une baisse des salaires et des inquiétudes sur l’emploi.
Voilà un calcul savant dont se serait bien passée cette entreprise havraise. Zéro licenciement contre une baisse de salaire de 5%, tout cela pendant 6 mois, c’est le marché que propose la direction du groupe Saverglass à ses 3000 salariés français.
Un APC, accord de performance collective, soumis à consultation.
On nous demande encore de faire des sacrifices, personnellement j'ai voté non.
Emmanuel Thieulent, salarié chez Saverglass au Havre
Mamadou Coulibaly, autre salarié chez Saverglass a encore du mal à accepter la situation. "Je n'ai jamais connu cette situation, c'est une première alors que ça fait 15 ans que je travaille ici." A la sortie du site, Steven Coudray, employé, ajoute. "L'entreprise aurait dû faire des choix stratégiques avant au lieu de demander aux salariés de faire un effort."
Baisse d'effectif considérable
Selon la direction cette situation serait due à des stocks d’après-Covid importants, et à l’inflation.
Il y a eu surtout une augmentation des coûts de l'énergie et du prix des matières premières. A titre indicatif, on a eu une augmentation de 80% sur la soude qui est l'une des trois matières principales dans la production de verre.
Eric Barthelemy, DRH du groupe Saverglass
Au Havre, aucun contrat à durée déterminée n’a été renouvelé et les effectifs sont passés de 600 à 490.
Des mesures de chômage partiel ont également été mises en place. Arnaud Lemonnier, délégué syndical UNSA Verre, souligne. "Depuis octobre 2023, on marche à effectif réduit. On a fait six mois d'activité partielle, de janvier à juin, c'était le maximum possible. Il y a de la peur et de l'incertitude."
Le futur soumis à un vote
La CGT ainsi que les syndicats du siège, à Feuquières dans l’Oise, et ceux d’Arques dans le Pas-de Calais, ont demandé une expertise des comptes. Pour que l’accord soit appliqué, il faut que tous les sites l’acceptent. Au Havre, 62% des salariés se sont prononcés pour, mais le site d’Arques y sera probablement opposé. En cas d’échec, la direction ne s’est pas engagée sur ses futures décisions.