Parce qu'il n'est pas connecté à 100 % au wifi, le camping écolo de La Torche doit se battre pour garder ses étoiles

Situé dans un écrin du Pays bigouden, ce camping a une approche respectueuse de l'environnement. L'arrivée prochaine de la fibre lui imposerait d'installer un accès au wifi pour tous ses emplacements. Un choix coûteux, qui n'est pas la priorité des gérants. Deux étoiles sur les trois sont en jeu.

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Le camping de La Torche, établissement de taille modeste, a su faire son nid dans une zone Natura 2000, à proximité du fameux spot de surf, un des plus prisés de Bretagne. Il a su décrocher le précieux écolabel européen et la Clé verte, le fruit de son engagement écologique .

Il propose 150 emplacements pour profiter au mieux d'un bain de nature...
 


Un accès internet partiel sur le camping

Les gérants se contentent d'un accès limité au wifi : "Tout passe par le satellite. En haute-saison, nous proposons un point wifi, au bar, de 7 à 10 heures, tous les matins. La bande-passante est très vite consommée, quand il y a du monde" explique Mathilde Thouzeau, qui s'apprête à reprendre l'entreprise familiale.

En basse-saison, l'accès est plus aisé, tout au long de la journée. 

La perspective de l'arrivée de la fibre, l'automne prochaine, devrait permettre d'équiper tout ce petit monde. Et risque bien de bousculer les choix opérés par Mathilde et Flora Thouzeau dans cet établissement de plein air. "Impossible d'y déroger", déplorent-elles.

"L'objectif gouvernemental est de donner un coup d'accélérateur à la transition numérique et qu'il n'y ait plus d'enclave géographique comme la nôtre". 

Le hic, c'est que cela générera un coût exhorbitant : environ 50 000 euros pour l'équipement des mobil-homes, sans parler de la complexité à installer des antennes à proximité des emplacements en location. "Cela ne sera jamais rentable ! Nous préférons investir dans des choix d'environnement durable."

"Et cette politique d'un accès illimité au wifi nous interroge dans notre philosophie de vie et notre engagement. Nous pronons un rythme plus lent, respecteux de l'environnement. D'autant que l'empreinte carbone de mails peut être aussi importante que celle générée par le transport aérien" argumente Mathilde.

 

Le droit à la déconnexion, à une vie sociale riche et à la nature

"Nous ne sommes pas contre le progrès, mais nous revendiquons le droit à la déconnexion et à décrocher, surtout pendant les vacances. Il y a un temps pour tout. Et nos clients ne sont pas fâchés de ce mode de fonctionnement" rajoute Mathilde. 

"Ne plus se rendre joignable à toutes heures et ne pas passer ses vacances à stresser ! Les clients sont demandeurs de ce temps privilégié". Elle met aussi en avant l'intérêt pour les parents, qui peuvent enfin voir leurs jeunes se décoller des écrans et s'investir dans des activités toutes autres. "D'autant qu'ils se lèvent tôt désormais pour profiter de l'accès à internet !"

Ce que confirme cette jeune saisonnière, de 26 ans, Ophélie Urbani. Elle officie, fidèlement depuis 7 ans, à l'accueil et au bar : "Je ne suis pas très connectée dans la vie courante. Si au camping, l'usage s'en fait sentir pour mon deuxième travail, je peux le faire avec un partage de connexion sur mon ordinateur, via la 4 G de mon téléphone". Cette année plus que jamais, après les confinements répétés, Ophélie a hâte de retrouver ses amis saisonniers et "de partager, d'échanger avec eux. Etre trop connecté, c'est louper plein de choses !"
 


Tous ici le répètent : les vacanciers sont friands de vie sociale. "Et nous n'hésitons pas à être généreux dans les informations données à l'accueil, pour éviter des recherches fastidieuses sur internet" renchérit Mathilde. "L'offre est abondante, qu'elle soit sportive, culturelle, nature... Nous proposons, au camping de La Torche, des activités de yoga, de massage, tout type de randonnées et des ateliers zéro déchets... Tout cela crée du lien social et favorise la proximité". 

Et de mettre en avant le cadre de vie qu'ils cultivent dans leur philosophie, proche de la nature. Le camping est doté d'une éolienne, "la plus grand qui existe dans un camping en France" et de panneaux solaires sur les bungalows et les bâtiments en dur. "Ce qui produit déjà 40 % de l'énergie sur le site".  Les vacanciers bénéficient même de l'existence d'un potager, de poulaillers et d'un refuge de la LPO (la Ligue de protection des oiseaux). 

Un engagement dans la transition écologique qui justifie, pour ses responsables, les trois étoiles du camping. Ce classement est délivré par l'organisme public de labellisation Atout France. 

"Tout cette qualité de vie peut bien compenser notre accès limité à internet. Nous ne voudrions pas perdre nos deux étoiles. On aspire à rester un camping haut de gamme !" défend Mathilde. 

 

L'enjeu des deux étoiles 

Un arrangement aurait été trouvé avec l'organisme de labellisation, par le biais de la fédération nationale de l'hôtellerie de plein air

Les responsables du camping ont essayé de faire valoir leurs labels, preuve de la qualité d'accueil de la structure. Le message semble visiblement avoir été bien reçu par Atout France L'organisme leur accorde de maintenir un accès partiel au wifi, à condition que le camping réponde, à 95 %, à certains critères imposés, comme le confort du parc locatif.

Ainsi, les plus anciens mobil-homes devront être renouvelés. De même, l'accent devra être mis sur l'isolement et les économies d'eau, avec un système de régulation dans les douches. Le classement étoilé fera l'objet d'un nouvel examen dans un an. Une course contre la montre. 


Sauf, petit bémol, il faudra trouver les financements ad hoc. Pour ce faire, Mathilde et Flora Thouzeau essaient de solliciter l'aide de l'Ademe

De quoi satisfaire la clientèle composée d'un grand nombre d'habitués : des locaux et d'autres régions de France et de l'étranger : Hollande, Belgique ou Allemagne. Tous séduits, avant tout, par la baie d'Audierne et ses richesses. 

 

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