PARCOURSUP.  Les résultats sont tombés "A chaud, je ne sais pas du tout ce que je vais choisir"

Le verdict tant attendu de Parcoursup vient de tomber. Derrière leurs écrans, des milliers de jeunes Bretons ont vécu un moment délicat. Ainsi que leurs parents. Joie, incertitude ou déception, en tout cas ils s'en souviendront. Quelques uns ont accepté de nous confier leurs réactions et leurs émotions. Témoignages.

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Ils devaient arriver à 19h mais finalement, les résultats de Parcoursup ont pris un train d'avance. Il est 18h quand Mathieu se connecte. L'élève de terminale générale au lycée Brocéliande de Guer dans le Morbihan a la surprise de les voir tomber. "Une heure de moins à stresser" observe-t-il.

Une phrase loin d'être anodine. Passionné de journalisme sportif, il a mis en premier choix dans Parcoursup tout naturellement l'IUT Infocom de Lannion, qui est l'une des rares écoles de journalisme à recruter directement au niveau BAC. Il n'y a que 28 places alors c'est un peu l'angoisse.

Le couperet tombe

Le couperet tombe. Il n'est pas admis à Lannion. Mais il découvre vite qu'il est quand même admis dans 3 voeux sur les 10 formulés, ce qui est plutôt "assez satisfaisant" comme il dit : une licence Infocom à Arradon-Vannes, une autre à Niort et un BTS communication à Ploemeur.

   

C'est dur, ce soir, on ne peut même pas voir où on est placé dans la liste d'attente.

Mathieu,

Elève de terminale à Guer

Pour le reste, il est sur liste d'attente, par exemple en STAPS et en licence Infocom à Rennes 2. Quelque chose le chiffonne : "C'est dur, ce soir, on ne peut même pas voir où on est placé dans la liste d'attente, commente-t-il. A chaud, comme ça, je ne sais pas du tout ce que je vais choisir. Et j'ai 72h pour me décider. c'est court tout de même".

Les parents sont parfois bien démunis pour aider leurs enfants à faire un choix sur une plateforme à laquelle ils ont bien du mal à s'habituer. C'est le cas de Sandrine, la maman de Mathieu : "En février, on a eu deux heures de réunion sur Parcoursup. Je n'ai rien compris. On était tous complètement perdus, relate-t-elle. C'est très complexe. D'autant que cette année, il y a aussi eu la nouvelle réforme du bac. Moi encore, je n'étais pas trop stressée car Mathieu s'est vraiment pris en main et il a tout géré tout seul. Mais c'est quand même une jungle où on est presque abandonnés"

Prépa lettres à Kerichen 

D'autres se sentent comme des poissons dans l'eau dans cette jungle. Car tout est simple. C'est le cas pour Ambre, en terminale générale au lycée de l'Harteloire à Brest, qui aimerait mener plus tard des études de philosophie.

C'est vraiment la conclusion et la finalité de l'année de terminale, davantage que le bac finalement

Ambre

Elève de terminale à Brest

Elle voulait la prépa lettres à Kérichen et elle a eu la prépa lettres à Kerichen. "Je suis très contente. Cela permet de se projeter un peu plus. J'ai beaucoup travaillé pour ça, dit-elle. C'est vraiment la conclusion et la finalité de l'année de terminale, davantage que le bac finalement", ajoute-t-elle en avouant quand même, à demi mots, avoir regardé les résultats toute seule sur la plateforme, avant d'appeler ses parents qui n'étaient pas loin. 

"Stressant"

Alfred, lui, a mal dormi la nuit dernière. Il est en terminale générale au lycée Amiral Ronarc’h à Brest, dans le Finistère. Ses spécialités au bac : HGGSP (Histoire-géo, géopolitique et sciences politiques) et Anglais monde contemporain. Il a passé le concours du réseau Sciences Po en avril dernier.

Ses vœux incluent également une admission en Droit à l’Université de Rennes, des BTS audiovisuel en alternance. Entre tout ça, son cœur balance. "Aucun de mes voeux n’est fait par dépit ou à défaut. Ils sont mûrement réfléchis et uniquement dans des domaines qui m’intéressent" témoigne-t-il.

Malgré tout, la plateforme est une source d'angoisse : "C’est flou et stressant. Il n’y a pas de sérénité. On a le sentiment, avec Parcoursup, que même la fac devient moins accessible. C’est l’impression que cela donne. Du coup, ça crée du stress".  Ce soir, Alfred a connu de la déception : il est sur liste d'attente et certains de ses voeux ont été refusés.

"La traversée du désert"

Et puis, il y a ceux qui ne rentrent pas dans les cases. C'est le cas d'Arthur, excellent élève mais qui a un projet différent : faire une mission de service civique d'un an en Allemagne, à Kiel (ville jumelée avec Brest) et des études là-bas ensuite. Et là "ça a été la traversée du désert", reconnaît-il.

"Sur Parcoursup, rien n'était prévu pour ça, constate-t-il. Est-ce que je devais m'inscrire quand même par nécessité administrative ? Demander une année de césure ou ne rien demander sur Parcoursup, ce qui n'est au final pas possible ? Même la conseillère d'orientation n'a pas su me répondre... Mon ressenti, c'est que dans le cadre des études à l'étranger, Parcoursup est d'une relative inutilité. Il y a un vide. C'est une machine qui n'est pas adaptée aux profils atypiques" conclut-il.

Ce soir, beaucoup de lycéens s'endormiront avec des questions pleins la tête. 

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