Les parcs d'attractions connaissent une hausse record de leur fréquentation, comme le Puy du fou qui a attiré l'an passé 2,2 millions visiteurs. Mais le géant cache une multitude de structures plus modestes qui doivent se montrer innovantes et prudentes dans leur gestion pour rester attractives.
Le domaine de la petite Couère a vu le jour en 89 dans le Haut-Anjou. Sur 80 hectares, on trouve des animaux, une ferme, des véhicules d’autrefois, un village 1900 avec pas moins de 15 000 objets du passé que Joël Nardin, le créateur du site et son fils Daniel ont chiné dans toute la France auprès de brocanteurs et de particuliers.
Parcs familiaux à petits budgets…
Une thématique qui séduit les amoureux de la nature et de la vie d'autrefois même les plus jeunes comme Alexis, 16 ans, un habitué des lieux qui apprécie le calme de l’endroit et les vieux tracteurs.Si l'an passé, le domaine a accueilli 17 000 visiteurs, la fréquentation est en baisse depuis quelques années et la Petite Couère a bien failli mettre la clé sous la porte. Car à 77 ans, Joël Nardin voulait passer la main mais ne trouvait pas de repreneur. Finalement c'est son fils Daniel qui va lui succéder. Mais pour pouvoir investir et relancer la fréquentation, il a dû procéder à quelques aménagements : réduire notamment la taille du parc qui passe de 80 à 30 ha. Il faudra néanmoins attendre la fin de l’année pour s’assurer de la pérennité du site.
… et grands parcs très fréquentés
Autre ambiance et autre fréquentation à Milizac dans le Finistère. Le parc des Trois Curés a accueilli 225 000 visiteurs l'an passé. Premier parc breton, il fait désormais parti du top 10 des parcs français. Sur 17 ha, on trouve une vingtaine d'attractions, autant de jeux et un camping 4 étoiles qui attire une clientèle locale et familiale. A l'image de l’entreprise dirigée depuis sa création en 89, par la même famille, deux frères et leurs quatre enfants."A l’origine, on avait un camping à la ferme de 25 places et pour amuser nos clients, on a eu l’idée de proposer des attractions. C’était le début de l’engouement pour les parcs à thème avec la création d’Eurodisney. Mon frère a ramené une structure gonflable, c’était ce qui se faisait à l’époque. Le premier jour, on a fait 5 francs de recette" explique Francis Bonnefoy, le créateur du site.
Depuis, la Récré des Trois curés a bien grandi. Le parc emploie 20 CDI, 80 saisonniers et réalise 4 millions de chiffres d’affaires.
La clé du succès : un million d’investissements chaque année qui permet de renouveler les attractions et d’attirer la clientèle de proximité. La récré n’en reste pas moins une petite PME familiale qui doit soupeser chaque décision et chaque investissement pour ne pas risquer de mettre l’entreprise en péril.
A l’inverse, le Cobac Parc s’appuie sur un groupe important, le groupe Looping qui compte 14 parcs en Europe dont 8 en France (l’Aquarium de Saint-Malo lui appartient). Un groupe dont l’objectif est de devenir le numéro un européen du secteur. Chaque parc ayant les mêmes problématiques peut échanger son expérience avec ses partenaires et diminuer ainsi le risque d’erreur. Un sacré atout pour les structures les plus modestes.
Le Cobac Parc qui existe depuis 1975 accueille aujourd’hui près de 100 000 visiteurs. Un succès qui s’explique aussi par les nouvelles attractions mises à disposition du public chaque année. Ainsi, le parc dispose désormais de la plus grande aire de toboggans aquatiques en Bretagne. Un atout supplémentaire même si la météo n’est pas toujours au rendez-vous.
Un secteur en plein essor
Après les attentats de 2015, la désaffection de certaines destinations touristiques, notamment au Maghreb ou au Moyen-Orient a profité aux parcs de loisirs qui ont su drainer une clientèle jeune et familiale. Malgré une légère baisse en 2016, leur fréquentation à connu un boum l’an passé.Selon le SNELAC, le Syndicat national des Espaces de Loisirs, d’Attractions et Culturels qui regroupe les 600 sites de loisirs de l’hexagone, ils ont accueilli 70 millions de visiteurs pour un chiffre d’affaires de 2 milliards 300 millions d’euros.