L'accès aux stades ou aux festivals pourrait être conditionné à un pass sanitaire ou à un test négatif, selon Emmanuel Macron, ce 29 avril. Pour l'infectiologue rennais Pierre Tattevin, c'est "un bon moyen pour encourager les gens à se faire vacciner et pour reprendre les spectacles".
L’idée d’un pass sanitaire fait son chemin. Emmanuel Macron a précisé, dans un entretien à la presse régionale diffusé ce 29 avril, qu'il serait "absurde de ne pas utiliser" un système de pass sanitaire "dans les lieux où se brassent les foules, comme les stades, festivals, foires ou expositions". L'accès à ces lieux serait ainsi conditionné à ce pass ou à un test négatif.
Le pass sanitaire controversé correspond à un espace numérique ou papier qui mentionnera certaines données de santé de son détenteur, tel que les tests PCR récemment réalisés ou les injections de vaccin anti Covid administrées.
Ce passeport "ne saurait être obligatoire pour accéder aux lieux de la vie de tous les jours comme les restaurants, théâtres et cinémas, ou pour aller chez des amis", a prévenu le chef de l'Etat dans cet entretien.
Le professeur Pierre Tattevin, infectiologue au CHU de Rennes a accueilli les annonces du jour, comme une bonne nouvelle : "Ce déconfinement va être progressif, on ne passera pas à l’étape suivante si ce n’est pas raisonnable. Il sera aussi conditionnel. Les départements où le taux d’incidence est trop élevé, ne pourront pas passer à l’étape suivante", a-t-il expliqué dans une interview à France 3 Bretagne.
Toutes les personnes qui voudront être vaccinées, ne le seront pas
Quant au passeport sanitaire, le professeur Pierre Tattevin estime que ce pass risque d'être difficile à mettre en place au début, car toutes les personnes qui le souhaitent, ne pourront pas être vaccinées. "On ne pourra pas vacciner tous les gens qui voudront aller au stade, notamment les jeunes, cela se fera progressivement, dit-il. Mais il insiste sur le fait que ce sera un "bon moyen" "d’encourager les gens à se faire vacciner et de reprendre les spectacles avec beaucoup de monde, sans risque supplémentaire". Pour les personnes qui ne pourront pas ou ne voudront pas être vaccinées, elles devront être testées avant d'entrer dans ces endroits, si du moins, le pass sanitaire devient obligatoire.
Festival-test près de Saint-Malo
Pierre Tattevin travaille aussi toujours avec une équipe de scientifiques à rendre possibles deux concerts tests pour le compte du festival No Logo Bzh avant l'été. Il défend l’intérêt de festival-test, "pour, dit-il, accompagner la reprise d’un festival en plein air avant l’été". L'idée, toujours d'actualité ce 29 avril, est de mener une expérimentation, au Fort-Saint-Père près de Saint-Malo, pendant deux weeks-ends, à raison d'une journée et demie à chaque fois, et en plein air. 3000 festivaliers seront accueillis chaque week-end, 6000 en tout. A défaut dêtre vaccinés, ils seront testés avant et après le festival.
Reste à voir l’accord du ministère de la culture.