Plus de 600 personnes seraient susceptibles de se prostituer en Bretagne

En Bretagne, la prostitution est peu visible mais bien présente. C’est en tout cas ce que démontre une étude réalisée par l’association Amicale du Nid, qui défend notamment les droits des femmes. Un sujet tabou mis en avant, pour la première fois, dans un colloque.


661 personnes en Bretagne seraient susceptibles de se prostituer dans la région, selon l’enquête menée entre mars 2018 et octobre 2019 par Lucie Gil, chargée de mission de l'Amicale du Nid.

"Nous avions été accueillis en Bretagne en nous disant qu’il n’y avait pas beaucoup de prostitution en Bretagne. Les conclusions, c’est qu’effectivement, il existe peu de prostitution visible, mais il existe beaucoup de prostitution cachée", nous explique Hélène de Rugy, la déléguée régionale de l’Amicale du Nid.


La prostitution dite "invisible"

 
Au total, 1.123 personnes seraient concernées par cette prostitution invisible. 87% seraient des femmes, 11% des hommes et 2% des trans-identitaires. L’association a recensé 2.391 annonces internet d’offre de prostitution en Bretagne entre le 4 mai et le 11 juillet 2018.

"Quand on voit la géographie à partir d’annonces internet, c’est partout (en Bretagne). Pour qu’il y ait prostitution, il faut des clients et les clients sont partout. On voit qu’il y a des annonces dans des villages, dans des petites communes, donc la prostitution n’est pas une exclusivité des grandes villes", nous confirme Hélène de Rugy, la déléguée régionale de l’Amicale du Nid.


La prostitution chez les jeunes 


Le diagnostic a rendu un chiffre inquiétant : la prostitution chez les plus jeunes. 21% des personnes susceptibles de se prostituer seraient mineures, 52% auraient moins de 25 ans. Ce qui représenterait 142 mineurs dans notre région.  

 
L'enquête montre plusieurs facteurs de vulnérabilité dans les parcours de vie des personnes en situation de prostitution. 21% des personnes identifiées ont subi des violences avant d’entrer dans le système prostitutionnel, dont 8% de violences sexuelles. 84% sont sans ressources ou bénéficiaires des minima sociaux, 67% sont sans-emploi (hors étudiants et scolaires) et 57% n’ont pas de logement ou d’hébergement stable.

Dans ces cas de prostitution, y aurait-il un risque de proxénétisme ou de traite d’humains ? L’association révèle que la présence, probable ou avérée, de proxénètes est identifiée dans 22% des situations, leur absence dans 17% des cas.
 

Les chiffres ont été identifiés grâce au personnel de terrain : policiers, gendarmes, travailleurs sociaux et personnel de santé.

Le diagnostic a été dévoilé lors d'un colloque mardi 3 décembre qui s'est déroulé simultanément à Rennes, Brest et Lorient. Intitulé "Lutte contre la prostitution en Bretagne" et organisé par la préfecture de la région Bretagne, il a permis de rendre compte de la proportion de ce phénomène.
 
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