Comme d’autres, Christophe sera en grève ce mardi. Il est chauffeur routier. Pour sa profession, qui n’a pas d’accord de branche, la loi travail signera la fin des heures majorées. Les seules qui permettent aux chauffeurs de gagner encore leur vie.
Quand Christophe est entré dans le métier, il voulait voir du pays … à bord de son camion, il partait livrer en Yougoslavie. Le pays n'existe plus, et son rêve se brise chaque jour davantage.
Aujourd'hui, un routier gagne autour de 10 euros de l'heure. Tous roulent donc pour vivre de leurs heures supplémentaires.
Sans accord de branche, la plupart des salariés ne pourront plus négocier le montant de leurs heures sup. « Les prix de transports sont tellement bas, donc la variable d’ajustement c’est le chauffeur » explique-t-il. Avec la concurrence des chauffeurs des pays de l’Est notamment, « pour essayer de garder son emploi, on est capable de faire n’importe quoi ».
Même menace pour les heures de nuit, qui sont de 21h à 6h, qui pourraient passer de minuit à 5h. Comme elles sont majorées à 25%, « c’est une perte énorme à la fin du mois ».
Selon Christophe, engagé avec la CGT, un routier pourraient perdre jusqu’à 1500 euros par an avec la loi travail.