Avec 15,38% des suffrages, Marine Le Pen n'arrive qu'en quatrième position en Bretagne, au premier tour de l'élection présidentielle mais progresse de 44 000 voix. Si les grandes villes résistent à la montée du Front National, il n'en est pas de même dans les petites communes du centre Bretagne.
Le 12 avril dernier, lors de la présentation des candidats du Front national en Ille-et-Vilaine pour les législatives, le chef de file du parti en Bretagne Gille Pennelle, estimait : "En dessous de 19%, ce sera un échec". Avec 15,38%, l’objectif n’est certes pas atteint, mais ce que retenaient avant tout les militants, au soir du premier tour, ce sont les 21,3% des suffrages obtenus au niveau national et la qualification au second tour de leur candidate Marine Le Pen. Un record historique, une progression du vote FN qui se poursuit même en Bretagne où en 2012, Marine Le Pen avait obtenu 13,24% des suffrages.
FN des villes, FN des champs
C’est dans les villes que le Front National à le plus de difficulté à trouver un écho. À Rennes seuls 6,7% des électeurs ont voté Marine Le Pen. C’est son plus mauvais résultat après Paris. Dans les campagnes en revanche, les résultats sont tout autres. En centre Bretagne, dans une zone située entre Dinan, Ploërmel, Pontivy et Loudéac où se concentre une grande partie de l’industrie agroalimentaire en proie à de grandes difficultés le FN arrive largement en tête et affichent des scores de plus de 30%. À Moréac (31,05%), Buléon (35,55%), Brignac (31,25%), Pleugriffet (36,24%), à Radénac (40,13%), les habitants se sentent abandonnés.
Pourquoi votent-ils Marine Le Pen ?
"Dans les années passées", explique Olivia qui tient une boulangerie à Moréac, "les gens ici n’ont pas été entendus comme ils le voulaient. Ils ont besoin de changement". "Je trouve même étonnant qu’il n’y en ait pas plus", poursuit Reine, ouvrière avicole, "parce qu’il y a des choses qui se passent et c’est un peu révoltant, sans être raciste"."Quand on voit tous les attentats qu'il y a eu et je pense qu’il y en aura encore. Quand on voit tout ce qu’il y a sur les réseaux sociaux, et tout ça... je pense que peut-être, un petit plus (de voix) pour Marine Le Pen" explique Dimitri un ouvrier de 20 ans.