Avec 15,33% des voix et plus de 306 000, Marine Le Pen a vu son socle d'électeurs bretons une nouvelle fois augmenté. Une progression toutefois limitée compte tenu de ses résultats dans l'hexagone. La Bretagne n'est plus une terre de mission mais pas encore une terre de prédilection.
En Bretagne, la candidate frontiste est loin des scores qu'elle a pu enregistrer dans d'autres régions.
Avec 15,33%, elle est 6 points en dessous de son résultat national (21,43%) comme on peut le constater sur cette carte, où le bleu marine est peu présent sur l'ouest.
Pour autant, avec ses 15,33% et 306 642 votes en Bretagne, Marine Le Pen améliore de deux points son score de 2012 et gagne plus de 44 000 voix. En 2012, elle était arrivée en troisième position, ce dimanche elle n'accède qu'à la quatrième place. Si la Bretagne n'est plus une terre de mission, elle n'est pas encore une terre de prédilection.
Marine Le Pen n'a récolté en Bretagne que 15,33 % des suffrages. C'est moins que Jean-Luc Mélenchon et François Fillon.
Intervenant : Gilles Pennelle, président du groupe FN au conseil régional de Bretagne
Le vote des villes et le vote des campagnes
Les performances de Marine Le Pen sont très différentes selon le secteur géographique. Si la candidate fait le plein de voix dans les campagnes du centre Morbihan ou sud-est d'Ille-et-Vilaine, il s'avère que dans les grandes villes bretonnes, les électeurs ont quelque peu boudé le vote frontiste. A Rennes, Marine Le Pen doit se contenter de 6,70% des voix. La capitale bretonne est la grande ville où l'on a le moins voté pour Marine Le Pen après Paris . Dans les agglomérations bretonnes, la présidente du Front national s'est faite damé le pion par Jean-Luc Mélenchon, le candidat de la France insoumise qui a récupéré une bonne partie du vote contestataire.
Thomas Frinault, politologue
/ Images : G. Bron
Une réserve de voix supplémentaires peu extensible
Pour le second tour, la candidate d'extrême droite peut compter sur ses électeurs du premier tour, fidèles dans le temps et qui adhèrent de plus en plus aux idées du parti. En report de voix, elle peut espérer récupérer celles des électeurs de Nicolas Dupont-Aignant (Debout la France) (4,4%), de François Asselineau (UPR) et une partie de ceux qui ont voté pour François Fillon (LR) mais qui a fait un score modeste dans la région.
Thomas Frinault, politologue
/ Images : G. Bron
Le sondage du Cevipof/Ipsos réalisé vendredi 21 avril pour les régions de France 3, donnait dans l'hypothèse d'un second tour Macron/Le Pen une victoire sans appel du leader d'En Marche! en Bretagne avec 70% des suffrages contre 30% pour la candidate frontiste. Avec tous les appels à voter engrangés par Emmanuel Macron, que ce soit au niveau national ou régional, le candidat d'En Marche semble bien parti pour ce second tour dans la région. Le suspens ne semble pas être au rendez-vous dans 15 jours en Bretagne.