Le référendum d'initiative citoyenne (RIC) ou populaire est l'une des revendications montantes du mouvement des "gilets jaunes". Il vise à faciliter la consultation du peuple, sans associer le Parlement en amont.
Ecrit sur des pancartes tendues à bout de bras ou inscrit sur les gilets jaunes, le RIC, le Référendum d'initiative citoyenne est devenu l'une des revendications montantes des gilets jaunes.
Rendre la parole au peuple
Des gilets jaunes réclament un tel dispositif afin de "rendre au peuple son rôle souverain". Pour les manifestants de ce mouvement, d'abord axé essentiellement sur le pouvoir
d'achat, il s'agit de modifier la Constitution pour "donner au peuple le droit de rédiger ou d'abroger une loi sur le sujet qu'il choisit". Voire de révoquer des élus et même le président, alors que les "Macron démission" ont encore fusé en France samedi. "On veut redonner la voix au peuple", explique Tristan Lozac'h, porte parole costarmoricain, du mouvement "la parole au peuple 22". Revendication aussi rappelée hier à Paris, par le Breton, Maxime Nicolle, figure controversée du mouvement pour ses propos complotistes.
Dans une liste de revendications diffusée fin novembre, des "gilets jaunes" demandaient qu'une proposition de loi obtenant 700.000 signatures - sur un site internet sous le contrôle d'un organisme indépendant- entraîne un référendum national dans un délai d'un an, après un passage pour éventuel amendement à l'Assemblée nationale, le Parlement n'étant donc pas sollicité en amont.
Possibilité aujourd'hui d'un référendum d'initiative partagée
Outre les référendums à l'initiative de l'exécutif ou du Parlement, la réforme constitutionnelle de 2008 sous le quinquennat de Nicolas Sarkozy a déjà inscrit la possibilité, dans de strictes conditions, de "référendums d'initiative partagée". Il faut "un cinquième des membres du Parlement, soutenus par un dixième des électeurs inscrits sur les listes électorales", soit au moins 185 députés et sénateurs et plus de 4,5 millions d'électeurs. Difficile à mettre en oeuvre, cette procédure n'a jamais été utilisée.
Tout peut être discuté
Plusieurs candidats à la présidentielle, du RN à LFI, souhaitaient instaurer de véritables référendums d'initiative populaires, comme en Suisse ou en Italie, mais pas Emmanuel Macron. En juillet dernier, lors du début de l'examen à l'Assemblée du projet de révision constitutionnelle, tous les groupes d'opposition avaient cherché, en vain, à rendre plus facile les référendums d'initiative partagée en abaissant les seuils requis ou à permettre un référendum d'initiative populaire.
pour un véritable "référendum d'initiative populaire", tandis qu'à l'UDI, on se
"Tout peut être discuté", y compris le "RIC", a affirmé samedi sur BFMTV le président de l'Assemblée nationale Richard Ferrand (LREM), tout en estimant qu'il faut "apporter
des réponses élaborées à des problèmes complexes et qu'on ne peut pas se contenter de solutions simplistes".
Cependant, après l'acte V de la mobilisation des gilets jaunes, ce samedi 15 décembre, l'exécutif espère que la forte baisse de la mobilisation des "gilets jaunes" samedi annonce la sortie d'une crise qui a fait trembler la Macronie. Et compte désormais sur la concertation pour apaiser cette colère sur la durée.