"Il y avait des seringues, un formulaire". Victime d'agression sexuelle par un faux infirmier, Sophie témoigne

Nicolas Gonidec, 40 ans, se faisait passer pour un ancien infirmier et réalisait des « prises de sang » sur des femmes de son entourage. Il comparaît pour exercice illégal de la médecine, et agressions sexuelles devant le tribunal de Saint-Brieuc.

Société
De la vie quotidienne aux grands enjeux, découvrez les sujets qui font la société locale, comme la justice, l’éducation, la santé et la famille.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "Société". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité

Nicolas Gonidec comparaît depuis ce mardi 12 octobre devant le tribunal de Saint-Brieuc pour exercice illégal de la profession d’infirmier. Des faits qui couvrent une période du 31 juillet 2020 au 17 février 2021, à Rostrenen (Côtes-d’Armor). Il est également jugé pour agressions sexuelles, commises du 31 juillet 2020 au 10 février 2021, à Quimper, et le 2 septembre 2020 à Bourg-Blanc (Finistère).

Cet homme de 40 ans n'est pas totalement inconnu dans le Sud-Finistère, loin s'en faut. Il a été conseiller municipal à Quimper de 2014 à 2020, délégué à la langue bretonne et aux événements culturels, et par ailleurs le fondateur d’An tour tan, société de production audiovisuelle qui organise notamment le cyber fest-noz.


Un faux infirmier qui piquait les femmes

Pour parvenir à ses fins auprès de jeunes femmes, il prétendait avoir été infirmier auparavant, et qu’il continuait à faire des extras pour certains laboratoires.

Usant de son influence et de sa bonne réputation dans son domaine, la vidéo, il parvenait à les convaincre de leur faire une prise de sang.

C'est ce qui ressort du témoignage de Sophie (prénom d'emprunt), qui est venue à l'audience ce mardi.

"Au début je n’étais pas spécialement intéressée, mais il a tellement insisté par des SMS, des messages Facebook sur Messenger ou lors de nos rencontres professionnelles", raconte-t-elle. 

Le comportement sexuel n’a pas commencé au début mais c'est venu progressivement. Lors de la dernière séance, celle qui m’a fait arrêter, il m’a touché intimement. Il disait vouloir récupérer mes hormones pour créer des produits qui allaient aider des gens.

Sophie (prénom d'emprunt)

Sophie travaillait dans l'environnement professionnel de Nicolas Gonidec. Le milieu celtique et des événements qui rythme la vie culturelle bretonne dans le sud-Finistère. "Il n'a pas éveillé ma méfiance, il me donnait tellement de conseils dans la pratique de mon travail" explique-t-elle.

Elle se rend à de multiples de ces séances à partir de 2014, "il y avait une grosse mise en scène, avec des seringues, des formulaires". Une caméra vidéo justifiée par l'aspect expérimental mis en avant par celui qui se présentait comme un "professionnel de santé".

Sophie ne se souvient pas de tous les rendez-vous. Entre le premier et de la dernière séance, il y en a eu peut-être six. Elle a "fait un black-out". Ce sont les messages sur son smartphone qui lui en fait dire le nombre de séances passées avec Nicolas Gonidec.

 

Le black-out puis les souvenirs

C'est sur l'ultime séance qu'il y a, raconte Sophie, une agression sexuelle.

"Il disait vouloir récupérer mes hormones pour créer des produits qui allaient aider des gens. Après m’avoir touchée, il m’a fait signer un papier, je ne sais même pas quoi", raconte-t-elle.

"Ce qui aurait dû éveiller ma méfiance, c’est qu’il filmait tout (…) Une caméra était dans la pièce qui filmait de loin toute la séance, soit disant cela ne filmait que mon bras", ajoute Sophie. De longues séances dont elle ressort fatiguée. Lors de l'une d'elle, "il m'a injecté quelque chose en me disant que c'était un vaccin".

Des années plus tard, alors qu'elle "avait tout enfoui", Sophie fait le lien avec un entrefilet dans la presse locale.

Elle portera plainte en 2021. Une plainte qui ne fait pas l'objet de cette audience du 12 octobre à Saint-Brieuc, où quatre femmes se sont protées parties civiles.

En tout, cinq femmes se sont portées partie civile dans cette affaire. 

 

Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité