Il devait partir de Plymouth et plonger à 100 mètres sous la mer avant de traverser la Manche et de refaire surface à Saint-Malo. Mais un incident technique a interrompu ce merveilleux projet.
"We all live in a yellow submarine" : c'est la ritournelle des Beatles qui me vient à l'esprit chaque fois que je pense à ce rêve de gosse alimenté par les lectures de Jules Verne et d’Hergé... C'est aussi le rêve que caressent deux jeunes ingénieurs. Mais eux sont en passe de le réaliser : franchir 250 kilomètres sous la mer.Mais une petite fuite de gaz a fait capoter le premier essai.
Début de la plongée de l'autre côté du Channel
Vendredi l'équipage était paré pour prendre la mer coté Angleterre. Mais par prudence il fallait d'abord procéder à quelques essais dans la baie de Plymouth pour vérifier la fiabilité de l'engin.L'engin n'a rien de l'impressionnant Nautilus de Vingt mille lieues sous les mers, c'est un prototype de sous-marin à pédales avec sa bulle de plexiglass pour voir le paysage des fonds sous-marins (comme Tintin), une sorte de pédalo propulsé par les mollets de ses deux passagers. Mais n'allez pas croire que c'est juste un projet d'hurluberlus façon professeur Tournesol, l'engin est équipé d'instruments modernes de navigation pour des choses aussi importantes que respirer ou connaitre sa position ou encore de pouvoir éclairer l'intérieur ou l'extérieur et observer faune et flore sous-marines.
Remorqué dans la baie vendredi 5 août vers 15 heures le sous-marin avait plongé une heure plus tard pour une phase d'essai. Deux voiliers devaient le suivre et un système permettant de détecter le Poisson Pilote (c'est le nom du proto) devait être mis en marche...
Faux départ
C'est un capteur de gaz carbonique qui a tout fait flancher. Alerte ! Trop de gaz carbonique et c'est l'asphyxie assurée surtout que la propulsion exige un gros effort physique : il faut pédaler autant qu'un coureur du Tour de France. Il a donc fallu faire surface et revenir au port pour contrôler tout ça. Finalement ce n'était pas du gaz carbonique mais de l'hydrogène qui s'échappait dans l'habitacle. En cause les batteries qui fournissent l'électricité. La solution a été trouvée pour parer au problème. Trop tard pour repartir : il aura fallu du temps pour faire les analyses de gaz et les tests ad hoc. Hors la fenêtre des marées pour traverser la Manche est très précise pour éviter les forts courants de la Manche.Nouvelle tentative l'année prochaine
Pour retrouver des conditions météo favorables et des coefficients de marées aussi faibles il faudra attendre.... l'été 2017.Hé oui, même en dehors des romans, n'est pas Capitaine Némo qui veut.
Pour plus de détails sur ces fous du pédalo sous l'eau : voir le site Facebook Projet Poisson Pilote