Salon de l'agriculture : comment la plus grande ferme de France évite le gaspillage alimentaire ?

3,5 tonnes de nourriture ont été récoltées en 2018 au profit d'associations. Pendant une semaine, le Salon de l'Agriculture expose de nombreux produits alimentaires. L'événement s'organise pour éviter le gaspillage sur son site et sensibiliser les visiteurs sur cet enjeu de société.

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337 exposants permanents, 19 espaces de dégustations, 16 restaurants et 12 000 produits mis en avant. Pendant plus d'une semaine, le Salon de l'agriculture brasse quantité de nourriture et le gaspillage alimentaire y est devenu un enjeu.

Depuis 2010, le Salon de l'agriculture s'organise afin de limiter les pertes d'aliments. Les dons prennent plusieurs formes. D'abord avec un partenariat, pendant quatre ans avec ANDES, réseau des épiceries solidaires. De 2011 à 2015, il s'agit de dons de lait, ou de produits alimentaires emballés (compotes de fruits, biscuits) fournis par des exposants, ou encore des fruits et des légumes frais. 

Les Banques Alimentaires : plusieurs ramassages


Les Banques Alimentaires d'Île-de-France sont désormais impliquées dans le processus, depuis trois ans. Une dizaine de bénévoles assure le ramassage de denrées pendant le salon. Trois moments clés pour l'association : le mardi, après le concours général agricole, le jeudi quand il s'agit de démarcher les exposants et enfin le dernier jour du salon qui représente le volume le plus important. Une communication a lieu en amont avec l'envoi de mails et une distribution de prospectus pendant le salon. 
 

En 2018, 3,5 tonnes de nourriture ont été ramassées, ce qui équivaut à 7000 repas, en considérant qu'un repas correspond à 500 grammes. 

Contrairement à ce que l'on pourrait croire ce n'est pas sur les espaces de dégustation que sont récupérés les invendus mais plutôt auprès des grandes enseignes. Les fruits et légumes sont "des mannequins d'un jour" et renouvelés quotidiennement sur les stands. Ils restent consommables, donc livrés aux Banques Alimentaires. 

Du côté des exposants, certains sont déjà sensibilisés. Pierre-Alexis de l'Atelier de l'Argoat estime que c'est bien du côté de la dégustation qu'il peut y avoir gaspillage. "Chez nous, il n'y plus rien à picorer, on ne fait plus d'assiettes qui laissaient beaucoup de restes. On ne prédécoupe rien mais plutôt sur le moment, si quelqu'un veut goûter. 

Pour les exploitants agricoles, le don se fait déjà notamment par le biais de Solaal, une association qui organise les dons entre eux et les associations d'aide alimentaire. Nouveauté cette année, Solaal lance une application afin de faciliter ce service. 
 

La lutte anti-gaspi, une question posée par le salon 


Le gaspillage alimentaire devient également une thématique à laquelle les visiteurs sont sensibilisés. Des ateliers proposent d'apprendre à cuisiner des légumes moches, pour éviter de jeter

En France, on estime que 10 millions de tonnes de consommables sont perdus chaque année. Les enjeux apparaissent majeurs et concernent :
  • l'environnement : avec une consommation de l'eau. Il faut par exemple 1000 litres pour produire un kilo de farine.
  • l'économie : le gaspillage ça coûte cher, entre 12 et 20 milliards d'euros par an soit l'équivalent de 159 euros par personne pour les seuls ménages.
Reste la question éthique autour du gaspillage alimentaire. En France, 1 personne sur 10 a du mal à se nourrir. 


Le gaspillage alimentaire au coeur de la loi Agriculture et Alimentation


Le 11 février 2016, a France est l'un des premiers pays au monde à se doter d'une législation très forte, contre le gaspillage alimentaire. La loi Garot oblige les supermarchés de plus de 400m² à donner leurs invendus alimentaires s'ils sont sollicités par des associations. Les distributeurs risquent alors une amende de 3750 euros s'ils refusent. A terme, le dispositif pourrait s'étendre aux petits commerçants, à la restauration collective. 

Depuis la loi, le bilan est plutôt positif et a permis 10 millions de repas, soit une hausse de plus de 22 % du don alimentaire aux associations caritatives. 

Sur le territoire les initiatives se multiplient. Les frigos solidaires s'implantent. Les légumes dits moches ne sont plus laissés pour compte. Dans le nord, une entreprise se charge de les transformer en soupe et de les revendre aux grandes surfaces
 
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