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Solaal : redistribution surplus alimentaires
Tous les acteurs de la chaîne impliqués
Lutter contre le gaspillage alimentaire, "c'est un vrai choix de société" estime Guillaume Garot, député PS de la Mayenne et ancien ministre chargé de l'agroalimentaire, qui remet ce mardi un rapport sur le sujet aux ministres de l'Écologie, Ségolène Royal, et de l'Agriculture, Stéphane Le Foll.L'alimentation n'est pas une marchandise comme les autres. Il faut tout faire pour ne plus jeter. C'est un scandale éthique et aussi une question de pouvoir d'achat (G. Garot)
Dans son rapport, l'ancien ministre met en avant "la responsabilité" de chacun et affirme que "le gaspillage concerne tous les acteurs de la chaîne alimentaire, chacun peut agir", insiste-t-il. Chaque Français jette en moyenne 20 à 30 kilos de nourriture par an, ce qui représente une somme de 12 à 20 milliards d'euros sur une année, rappelle-t-il dans son rapport. Face à ce phénomène "inconscient et irrationnel", il faut commencer par faire oeuvre de pédagogie auprès du grand public, en l'éclairant notamment sur les dates de consommation.
Du côté des producteurs, le rapport reconnaît que la part des agriculteurs dans le gaspillage alimentaire en France est "faible". Mais ils doivent disposer de solutions en cas de surproduction ou d'aléas économiques. Guillaume Garot propose ainsi d'élargir à tous les produits agricoles le mécanisme déjà appliqué au lait, "qui permet aux producteurs agricoles de bénéficier de la défiscalisation dans le cadre de l'aide alimentaire", y compris quand le produit est transformé ou conditionné.
Une mesure attendue par la profession, souligne Angélique Delahaye, présidente de Solaal. Cette défiscalisation agit comme "une incitation": ce ne sont pas les avoirs fiscaux qui pousseront les agriculteurs à faire des dons, mais le fait "d'être reconnus". "Cela aura peu d'impact au niveau budgétaire mais beaucoup au niveau psychologique", assure-t-elle.L'ancien ministre propose aussi des outils de politique publique pour encourager ce changement de pratiques, dont la création d'une agence nationale contre le gaspillage alimentaire qui aiderait à "lever les verrous et les blocages administratifs".