Alors que le Salon de l'Agriculture vient de s'ouvrir à Paris, l'agriculture bretonne connaît toujours de nombreuses difficultés. Les cours du porc peinent à remonter, le prix du lait reste bas et la démographie montre quelques signes préoccupants. Petit tour d'horizon.
Le Salon International de l'Agriculture, 56e du nom s'est ouvert ce samedi 23 février 2019 au Parc des expositions de la Porte de Versailles à Paris, pour neuf jours jusqu'au 3 mars. Une première journée marquée par la visite record du président de la République Emmanuel Macron, qui a arpenté 14h durant les travées de cette "plus grande ferme de France". Le salon durant ces neuf jours attend entre 650.000 et 700.000 visiteurs. L'occasion de dresser un rapide panorama de l'agriculture bretonne, qui connaît toujours des difficultés.
De faibles revenus agricoles
Le revenu moyen des agriculteurs s'élève à 18 000 euros par an, mais la moitié des agriculteurs gagneraient moins de 14 000 euros, soit moins que le Smic. Un quart d'entre eux auraient même un revenu négatif.
Selon l'Insee, le résultat net des exploitants agricoles en France serait en hausse de 18,3 % en 2018 par rapport à 2017. Un chiffre qui s’expliquerait notamment par un « coup de frein sur les charges et les investissements », avec la baisse de l’emploi salarié notamment, et les Chambres d'Agriculture estiment encore que « l’essentiel des impacts négatifs de la sécheresse pourrait se manifester en 2019. » Cette hausse des revenus agricoles cache en outre de fortes disparités selon les filières.
Recul du cours du porc
Le cours du porc a reculé de plus de 12% en 2018, pour afficher 1,20€ du kilo. Un prix qui ne couvre pas les coûts de production. Une filière qui redoute actuellement la fièvre porcine africaine. Une épidémie qui touche la Belgique où plus de 300 cas ont été recensés. Si malgré les mesures de bio-sécurité mises en place, elle touchait la France, de l'autre côté de la frontière, cette maladie pourrait avoir des conséquences sanitaires et économiques dramatiques.
Prix du lait en baisse en Bretagne
Les volumes et les prix du lait sont en très légère baisse en Bretagne, avec un montant de 360 € les 1000 litres, quasi équivalent à celui de 2017. S'il s'agit du prix le plus élevé depuis la fin des quotas, la sécheresse de l'été dernier a fait grimper le prix du fourrage. "Certains éleveurs craignent de manquer de fourrage, avec une production d’herbe qui n’atteindrait que 75 % à 90 % de son niveau normal en Bretagne cette année" selon les Chambres d'agriculture.
Démographie préoccupante
Dans les dix années à venir, d'ici à 2029, la moitié des chefs d'exploitation vont partir à la retraite. On dénombre en effet 1 800 départs par an actuellement pour seulement 465 installations en 2017. Un contexte agricole difficile, qui n'incite pas les jeunes à se lancer dans la profession.
La loi Agriculture et Alimentation
La #LoiEgalim promulguée à la fin de l'année 2018 doit permettre aux agriculteurs de percevoir un revenu digne, notamment en inversant la contruction des prix, fondée cette fois sur les coûts de production avec un renforcement du poids des organisations de producteurs. La Grande Distribution devant elle limiter les promotions et les produits d'appel dans ses rayons. Mais l'Observatoire de la formation des marges et des prix des produits alimentaires, rappelle que sur 100€ dépensés pour l'alimentation, seulement 7€ reviennent aux agriculteurs, 11€ à l'industrie agro-alimentaire et 21€ à la grande distribution.